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lundi 22 septembre 2008

Verdonk disparaît mais ses idées demeurent

La semaine dernière, notre copine Manú était nulle part joignable alors qu'elle était censée avoir passé un super ouiquenne à Paris avec sa fille. Depuis, son portable est mort, comme celui se sa meilleur copine Ivête. Impossible de savoir où elles sont.
Ce matin, un article dans la presse locale révèle qu'un bus en provenance de Paris a été intercepté par la Maréchaussée néerlandaise, et que sur les 45 Brésiliens, 32 étaient en "situation irrégulière" et seront donc renvoyés au Brésil. Parmi eux figurent donc sûrement Ivête accompagnée de Manú et sa petite fille. Aucun moyen de savoir. Il n'y a personne chez elles, leurs lignes téléphoniques sont coupées. Comme si elles n'avaient jamais existé. Dire que j'avais prêté mon dictionnaire Franco-portugais à Manú pour qu'elle profite de son séjour, vous parlez d'un cadeau qui porte chance...

On est fin 2008, Verdonk a non seulement disparu du gouvernement, mais son parti Troots Op Nederland ("Fier(e/s) des Pays-Bas") est en train de s'effondrer (les gens se rendent compte qu'elle n'a aucun programme). Pourtant, ses idées xénophobes sont toujours en vigueur. On continue d'arrêter des gens qui n'ont pas les bons papiers (sachant qu'il est désormais quasiment impossible d'avoir des papiers, même pour des gens comme Manú ou Ivête qui vivent ici depuis des années et travaillent dur), on continue à faire des razzias dans les bus, les restaurants, les chantiers... Les seuls qui sont punis sont les sans-papiers, les seuls à vraiment en profiter sont ceux qui les exploitent, et ces derniers profitent d'une impunité quasi-totale.

Le PvdA avait parlé d'un politique humaine, pour l'instant je vois surtout des amis arrêtés, des minorités intimidées, les allochtones non-occidentaux chassés de mon arrondissement par la politique spéculative des corporations immobilières (avec la bénédiction des politiques), et toujours cette arrogance nationaliste bien-pensante sur le visage de trop de gens. J'ai honte pour l'Europe, j'ai honte pour les Pays-Bas, j'ai honte pour les politiques, j'ai honte pour le PvdA.