Depuis une grosse semaine, la presse néerlandaise nous bassine sur le succès du film "Bienvenue chez les Ch'tis", et son inattendu succès en France. Pour savoir de quoi elle parlait, je me suis débrouillé pour voir le film ici (heum): pas mal du tout, mais rien de cinématographique qui explique ce succès. Des quiproquos, une histoire d'amour, une autre histoire d'amour, des épreuves, l'amitié et tout est bien qui finit bien, certes. Mais c'est bien tout.
Je pense que ce film est avant tout une sorte de 'Province Pride™', la fierté de ne pas être Californien... euh, Sudiste, ou Parisien: on redécouvre notre patrimoine, la valeur du non-matériel (l'amitié) et de la chaleur humaine. Que les Rolex ou Carla ne font pas le bonheur. Surtout, on découvre que tout le monde ne parle pas forcément le français pointu de Touraine ou du VIIe arrondissement parisien, et que la vrai modernité ne se résume pas uniquement au Prozac™. Au passage, résumer la maîtrise du Picard à quelques changements de consonnes et un "hein" en fin de phrase, c'est quand même un peu exagéré, non? Mais bon, c'est du cinéma, je vous le rappelle. ceci dit, d'après ce que j'ai vu, à Berques on ne parle pas ch'ti, mais flamand, ce qui pour la plupart des spectateurs, est pareil. Croyez moi, c'est comme dire que les Italiens parlent allemand (ce qui est d'ailleurs vrai pour certains, mais bon vous aurez compris ma comparaison).
Apparemment, les méthodes Assimil pour apprendre le picard sont en rupture de stock, ce qui est assez mignon. On a le même phénomène avec le breton après chaque fête celtique à Bercy. Ce qui serait bien, c'est que les Français mesurent à quel point leur pays est beau et divers, malgré le règne sans partage de Paris (que j'adore aussi), et qu'il serait idiot de tout oublier pour un peu de modernité superficielle. Mais ça, je ne sais pas si l'enthousiasme de ceux qui ont vu le film pour les langues locales ou les particularités climatiques durent longtemps.