Dans cette histoire, ce qui me frappe le plus, c'est la solitude de Sarkozy, qui essaye à nouveau d'instrumentaliser l'émotion et qui lance des idées provocantes sans trop chercher à consulter des spécialistes. Quelque part, cela dénote d'un amateurisme assez fascinant.
Ceci dit, une autre de ses grandes spécialités est de nommer des commissions pour "réfléchir" aux sujets du moment. Chirac faisait pareil pour se débarrasser des sujets chauds. Le doigté de Sarko est tel qu'il arrive ainsi à neutraliser l'opposition, faire taire sa majorité, mais aussi saboter son propre programme présidentiel puisqu'il apparaît qu'il ne reposait sur rien: après nous avoir vendu son programme comme étant ce dont veulent vraiment les Français, le voilà qui a besoin de commissions avec des gens de gauche pour savoir ce qu'il faut faire.
Tout cela révèle à quel point Sarko s'est survendu (depuis le temps qu'on disait qu'il exploserait en vol...) et à quel point Ségolène a perdu à cause de sa propre solitude, mais surtout la campagne pro-Sarko organisée par les éléphants du PS.
Les étrangers me parlent de Sarko et de la France avec un mélange d'admiration et de consternation. "Pourquoi avez-vous élu un mec qui voulait être président pour se lever des meufs?" Ah, ça, bonne question. Ce n'est pas à moi qu'il faut la poser, tant j'ai averti ce qui nous attendant durant la campagne.