vendredi 21 décembre 2007
Millième message kreukreuscopique
Voilà plus de trois ans que je blogue activement, et ceci est le millième message. C'est à la fois beaucoup pour mes pauvres lecteurs (surtout s'il faut tout se lire d'un coup), mais en même temps pas énormément non plus: cela représente un peu moins d'un message par jour.
Commencé à l'origine pour automatiser l'archivage des articles que j'écrivais pour la presse ou des revues scientifiques, ce blogue s'est transformé en journal de campagne électoral, en observatoire des changements sociétaux, politiques et culturels qui ont pu avoir lieu à Amsterdam, aux Pays-Bas ou en France, et surtout en objet thérapeutique non identifié.
Ce blogue m'a servi jusqu'ici d'archive personnelle, de journal de bord et de thermomètre politique et social. Il m'a aussi permis d'économiser pas mal de séances de psy. Dire les choses est souvent le premier pas d'un travail sur soi. J'ai pu aussi saisir son pouvoir à maintes reprises, lorsqu'on m'a demandé, paniqué/e/s, ne retirer un message. Je ne pensais pas avoir une telle responsabilité. J'ai aussi appris qu'il y avait des choses à ne pas dire. Ce ne fut pas facile d'accepter ces limites, mais chaque jeu a ses règles, la politique en particulier. Ceux qui veulent vraiment savoir savent où me trouver, anyway.
Entretemps, aussi, les blogues font partie du paysage internet mondial et se sont banalisés. On peut les visualiser sur un lecteur de flux RSS, les mini-blogues émotionnels (à la Twitter) ont fait leur apparition, on nous bassine avec MySpace, FesseBouc et LinkedIn même si je ne suis pas sûr qu'ils soient aussi utiles qu'on le croit, Google est devenu presqu'aussi méchant que Microsoft, mais je ne saurai dire si ce blogue, dans sa forme, existera encore dans mille messages. Peut-être qu'une nouvelle forme de blogage sera apparu, peut-être serons nous tous engloutis sous trois mètres d'eau glacée, peut-être internet sera-t-il devenu tellement surveillé qu'il nous faudra inventer de nouveaux lieux d'échanges qui échappent aux grandes entreprises et aux États. Genre un vrai café, how lo-tech...
À plus court terme, si les moteurs de traduction s'améliorent, ils sont encore très loin de rendre ma prose accessible aux non-francophones. J'ai promis qu'un jour je publierais des messages en néerlandais. Je n'en ai pas encore eu le courage, c'est vrai, aussi par fainéantise, mais je me demande aussi si je serais aussi lu qu'en français. Surtout, déjà que ce n'est pas toujours évident d'être clair dans ma langue maternelle, je ne sais pas si j'y arriverais dans une autre.
Entretemps, vos critiques, vos remarques et vos messages kreukreuscopiques sont toujours les bienvenus.