dimanche 16 septembre 2007
Questions démographiques
Dans le NRC Handelsblad de ce ouiquenne, il y avait deux articles en page 24 sur les dangers démographiques: un résumé de livre (Zoontjesoverschot begreigt wereld, un surplus de fils menace le monde) et une interview (Europa vol 'kansloze ouderen', l'Europe pleine de vieux sans espoir). Gunnar Heinsohn, un démographe allemand, expose ses trouvailles: les guerres arrivent quand il y a trop d'enfants de sexe masculin. Il explique ainsi les croisades et la colonisation européenne du reste du monde.
C'est un théorie que j'avais apprise il y a longtemps en cours d'histoire, mais c'est bien de la resortir de temps en temps. On remet les choses à leur place: l'Europe ne fait pas assez d'enfants et attire les pauvres du reste du monde, les États-Unis en font juste assez mais attirent les gens créatifs et intelligens. Le monde islamique est une bombe démographique, en particulier la Palestine, où les femmes n'ont jamais autant enfanté. Pas étonnant qu'Israël panique. Ces tensions démographiques va nécessairement déboucher sur des conflits: toute cette testostérone inutilisée trouve pour l'instant un exutoire dans l'Islam politique. Un peu comme pour les jeunes hommes européens dans le christianisme au temps des croisades.
Heinsohn explique ainsi que l'Algérie va forcément se stabiliser puisque les Algériennes font désormais en moyenne 1,7 enfant, contre 7 il y a peu. Moins de jeunes hommes désœuvrés sans perspective, moins de violence, forcément.
Ce n'est un secret pour personne que si Sarkozy m'impressionne par sa capacité à utiliser les médias et révéler la nullité des dirigeants socialistes, sa politique est vraiment un ramassis de clichés, d'erreurs et de cadeaux pour ses amis. Pourtant, quand on parle d'immigration choisie, il marque un point. Ce qu'il entend par là est, malheureusement, pas du tout ce en quoi je crois, mais le thème est important. On voit ainsi qu'attirer des travailleurs sous-éduqués fait gagner un peu d'argent à court terme aux patrons qui les exploitent, mais leur apport à notre civilisation (pas uniquement économique, donc, et j'insiste sur ce point) est infiniment plus faible qu'attirer des jeunes qualifiés, ou, à défaut, créatifs et énergiques. Les États-Unis n'hésitent pas à attirer les diplômés et ils ont raison, même si la fuite des cerveaux est une catastrophe pour leurs pays d'origine. Au même moment, l'Europe fait des problèmes à ses migrants, même très désirables.
En dehors de la discution (minée) sur l'immigration, il est peut-être temps d'avoir une discussion sur notre démographie. Heinsohn propose d'aider les couples financièrement pour leur deuxième enfant, mais de cesser de financer les pauvres qui font 5 ou 6 mômes ("l'impôt braguette"). Pourquoi pas. Je pense que la question de l'émancipation des femmes doit être posée dans les bons termes: sans aide collective, on ne peut pas attendre des femmes qu'elles sacrifient leur carrière pour enfanter. Pour enrayer le déclin démographique, il va falloir se réveiller. L'état des discussions aux Pays-Bas est à pleurer: tout le monde a intériorisé les discours les plus réactionnaires de l'Église sur la maternité et tous les partis semblent s'entendre pour maintenir les femmes à la maison, ce qui a pour effet pervers de laisser la progression démographiques aux femmes marocaines et turques (sur-représentées parmis les classes défavorisées). Non seulement il n'y aura pas assez de jeunes pour s'occuper des vieux, mais la société sera dominée par des vieux rentiers (ça a déjà commencé) et le fait qu'il y ait autant d'enfants uniques va créer une génération de petits cons gâtés. Selon Heinsohn, les conséquences sont encore pire que ce que l'on croit, car une société sans perspective chasse ses jeunes pleins d'énergie. Il parle ainsi de la Pologne qui a été vidée de ses jeunes, qui ne reviendront jamais, et qui est devenu un mouroir à vieux ou un musée.
Pendant ce temps, on fait tout pour empêcher les homos d'adopter. Tous ces homos surdiplômés, avec de l'argent et l'envie d'éduquer des enfants intelligents et tolérants, ce n'est pas du gâchis que de les laisser se perdre dans le mythe de l'éternelle jeunesse et du shopping? Lewis ferait un papa parfait (il suréduque notre pauvre chien pour compenser) mais ses chances d'adopter sont proches de zéro. Mauvaise gestion des ressources humaines, hein?
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