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lundi 27 août 2007

L'héritage de Kok

On a dépeint dans la presse Jan Pronk comme un réac' de gauche, un affreux gauchiste partageux. En fait, le problème du PvdA n'est pas le passé de Pronk, mais le tournant libéral des années 1990, associé au gouvernement Kok, sans cadre intellectuel aucun, sans prospective, sans planification, et son approfondissement par Wouter Bos et ses amis avides de pouvoir. Je pense que je vais soutenir le mouvement "plumes rouges" parce que c'est un mouvement qui cherche en fin à faire sortir le parti de la fable néo-libérale sans pour autant tomber dans l'assistanat du SP. En même temps, je le vois au quotidien, les "supermodernes" avides d'économie de marché non-régulée n'ont aucune base leur permettant de comprendre l'économie, encore moins les nouvelles technologies. Une modernité un peu ringarde, finalement.

Dans la presse aujourd'hui:
Pour Michaël Zeeman, dans le Volkskrant, « Pronk va devoir effacer l’héritage de Kok ». « Il y a de grandes ressemblances entre les problèmes auxquels sont confrontés les sociaux-démocrates des différents pays d’Europe. (...) On impute généralement leur confusion idéologique aux événements de novembre 1989, avec la chute du Mur de Berlin. Celle-ci aurait mis un point final à toutes les idéologies. Mais est-ce bien le cas ? Dans les années quatre-vingt-dix, il y a une idéologie qui a pris le pas sur toutes les autres : celle du libre marché. Les sociaux-démocrates y ont contribué de toutes leurs forces, certainement pour ce qui est des Pays-Bas : adieu l’Etat Providence, adieu l’Etat arbitre, adieu la culture, adieu nous. On dirait qu’ils se sont laissé surprendre par l’évolution de la société, et cela est essentiellement dû à leur mauvaise préparation. Ils ont été pris par surprise par les grands thèmes des années quatre-vingt-dix : le développement des nouvelles technologies, des technologies de l’information et leurs conséquences sur l’économie : la mondialisation du marché et de ceux qui le dominent - multinationales et banquiers. L’immigration de masse. Dans notre siècle, celle-ci s’accompagne de la confrontation avec une autre religion, parfois hostile, l’Islam. Les sociaux-démocrates n’étaient préparés sur aucun de ces thèmes. Le PvdA n’a su y apporter qu’une réponse fataliste. La sociale-démocratie est moribonde. (...) Il est intéressant de ce point de vue, que le retraité Jan Pronk ait posé sa candidature à la présidence du PvdA : sa conscience sociale me semble beaucoup plus développée que sa discipline de parti. Ses ennemis - c’est à dire la liste de contacts du téléphone mobile de Wouter Bos - tentent de le dépeindre comme un représentant de ‘la vieille gauche’, un has been. Mais il est significatif que la liste des contacts SMS de Bos ne permette pas de lui opposer un challenger sérieux. Ces accusations sont donc un aveu d’impuissance. En ce qui concerne Pronk, il lui faudra moins affronter l’héritage de 1989 qu’effacer celui de Wim Kok. Les ‘plumes rouges’ sont une allusion aux ‘plumes idéologiques’ dont Kok a sciemment voulu se débarrasser. Pour Kok, gouverner voulait dire ‘gérer’. Il est intéressant de voir que les sociaux-démocrates s’apprêtent à confier cette tâche à un calviniste tumultueux ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8819