lundi 23 juillet 2007
Les villes de demain
Dans le Parool d'aujourd'hui, il y a un entretien avec Harkolien Meinsma, qui est "planologue" (urbaniste) et qui rappelle que comme la population néerlandaise va bientôt décroître (pas de bébés = moins d'habitants), les nouvelles banlieues que l'ont construit vont être vides. Selon elle, il faut se concentrer sur les centre-villes, et apprendre à vivre ensemble, surtout qu'il y aura de plus en plus de gens vivant seuls. Prévoir des maisons divisables et recomposables (en fonction des mariages, divorces et changements familiaux), avec plusieurs salles de bain, en centre-ville, ou tout du moins dans des quartiers denses et vivants. Elle a complètement raison.
Il y a un an, j'avais été invité à Utrecht pour parler des banlieues, et j'avais été approché par le directeur d'une woningcorporatie (agence immobilière sociale, qui sont d'ailleurs de moins en moins sociales) sur ce que je pensais de l'avenir des banlieues hollandaises. Je lui avait dit que les nouvelles banlieues qu'ils construisent seront les quartier à problème de demain, non pas parce que ceux qui y vont maintenant sont des classes moyennes, mais parce que si les gens le pouvaient, ils vivraient dans des centre-villes. Et ils le feront, laissant la place à ceux qui ne peuvet pas se payer le centre. Trop moche, trop ennuyeux, trop loin, trop dépendant des voitures... ces banlieues sont condamnées. Le problème est que vivre dans le centre c'est trop cher, et souvent trop petit. Plutôt que de construire ces quartier horribles et petit-bourgeois de façon horizontale et mécanique, ils devraient imiter les quartier du centre (Centrum, le Pijp) ou le Paris hausmannien. Réhabiliter et moderniser les centre-villes. Déçu que je ne soutienne pas ses fabuleux plans immobiliers, il s'est retiré en grommelant.
Je pense toujours que j'ai raison. Si les prix en centre-ville sont aussi ridiculement élevés, c'est bien parce que les gens sont prêts à dépenser des fortunes pour vivre dans une vraie ville, pas dans un poulailler d'où on ne s'échappe qu'avec une machine (voiture, train...). Notre plannologue m'a donné raison. Il était temps, je commençais à me dire que je n'avais peut-être rien compris.