Châtellerault (ville du Chateau du Sieur Renault), ville d'Edith Cresson et de l'industrie sinistrée depuis les années 1970. Beaucoup de pauvres, une mini-banlieue remplie d'Algériens dépressifs et de prolos déclassés. Ses mini-palais renaissance en ruine, son office du tourisme désespéré ("on n'a pas de wifi, la seule brochure intéressante porte sur la façon de restaurer sa façade correctement"). Ségo arrive en tête, pas vraiment une surprise. Sarko s'en sort plutôt bien pour une ville traditionnellement marquée à gauche. Sa chasse réussie aux voix ouvrières tentées par le FN?
Massy (ancien domaine du Sieur Mathieu) est une ville de banlieue jeune et bigarée. Il y a des poches bourgeoises, mais beaucoup de gens qui ont été à l'école avec moi: relativement suréduqués pour le boulot qu'ils occupent, origines ethniques diverses. A Massy, on bosse et se mélange entre groupes ethniques. Ségo plébiscitée, malgré une mairie à droite (le maire centriste a été adoubé par l'ancien maire socialiste, ceci explique cela).
Poitiers (capitale des Pictons quand les Romains ont débarqué en -52, les Maures y auraient été arrêtés en 732) est une ville de province dynamique, surtout grâce à son université (les étudiants forment un tiers de la population de la ville!). Pas besoin de chercher très loin les scores de Ségo. En plus du fait que c'est la capitale de la Région Poitou-Charentes, dont la présidente, une certaine Madame Royal, a ravi la direction à un ancien premier ministre dénommé Raffarin. Quelle histoire, comme dirait Jeanne Moreau.
La question, après avoir vu le résultat de ces trois villes, est de savoir si le résultat (assez conforme à mes préférences personnelles) est le résultat d'un hasard ou d'une planification plus ou moins volontaire de la ségrégation spaciale entre classes sociales et profils culturels et sociologiques? J'y reviendrai bientôt avec un livre passionnant sur le sujet...
