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Selon eux, il ne faut pas projeter les conceptions européennes de la démocratie et de la place de l'armée dans deux pays qui sont à 98% musulmans et qui se sont construits sur la laïcité. Le fait que l'armée turque soit menaçante ne doit pas être nécessairement perçu uniquement comme une attaque contre la démocratie, mais aussi comme le dernier rempart contre l'islamisation de l'Etat.
Après Erdogan à la primature, c'est Gül à la présidence, et finalement le nettoyage de l'armée de ses éléments laïcs, ce qui veut dire une absence totale de contre-pouvoirs pour les islamistes, alors que l'état lamentable des autres partis politiques ne permet aucune solution politique à court terme. Pour eux, ce million de personnes dans la rue, ce n'est pas parce qu'ils aiment l'armée, mais parce qu'ils savent qu'une situation à l'algérienne se profile.
J'ai trouvé cette analyse très intéressante. Je ne suis pas assez fin connaisseur de la Turquie pour confirmer ou infirmer, j'en appelle aux spécialistes s'il y en a (Pierre-Yves et Mehmet, réveillez vous!).