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jeudi 3 mai 2007

L'avenir du PS/PvdA et les événements participatifs

Mardi j'ai été invité par le PvdA à venir parler des élections présidentielle et législatives françaises avec Luuk Blom, Gérard Fuchs et Thijs Berman (photo). Cela se passait dans le Zwyger, un ancien site industriel du port d'Amsterdam transformé en café-resto-centre culturel. Magnifique. La discussion était vraiment intéressante, avec un public éclairé et vif: les questions-réponses ont mis en lumière les problèmes de la gauche française (finalement de même nature que ceux de la gauche néerlandaise), mais aussi la peur que suscite une discussion sur l'Europe au sein du monde politique hollandais. Blom a même dit que s'il ne se basait que sur le scénario des candidats quant au traité européen et à un possible référendum, le PvdA choisirait Sarkozy sans problème.
Nous avons eu aussi une discussion intéressante sur l'emploi des jeunes, qui confirme mon analyse sur l'état un peu triste du niveau intellectuel du parti quand il s'agit de parler économie, mais le plus intéressant ont été les discussions avant et après le débat.
J'ai parlé avec quelques jeunes très sympa du PvdA (section internationale) que j'ai trouvé brillants et caustiques, et j'ai aussi papotté avec Thijs Berman (on s'est beaucoup croisé avec ces élections), l'ancien correspondant de la NOS à Paris qui depuis est devenu eurodéputé pour le parti travailliste. On a en particulier parlé de la lepénisation de la droite et du risque que représente le SP pour le PvdA, et des méthodes pour contrer cette extrémisation. On était tellement d'accord, c'en était effrayant. En particulier sur la nécessité de recréer du lien social entre les gens, les groupes sociaux et ethniques, et la collectivité à travers des activités ludiques mais participatives. Genre la fête de la musique. Quand je lui ai raconté que j'avais essayé de faire démarrer une telle fête dans le quartier, il m'a chaudement félicité.
Quand je lui ai ensuite raconté comment cette fête était en train de perde son but complètement de vue à cause de quelques personnes qui y ont vu un moment de gagner argent et pouvoir, il m'a dit "Laurent, toi qui écrit si bien, il faut que tu en parles, que tu racontes ce qui se passe". Bon, tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute, je sais... mais il n'avait pas fini: "si cela se passe vraiment comme ça, ce n'est pas la peine de les aider. Laisse la fête mourir, de toute façon les gens verront bien si c'est organisé collectivement ou de façon autoritaire, tes collègues du Conseil munucipal ne sont pas bêtes, et essaye de monter un autre projet plus tard, avec un autre thème."
Donc voilà. Il va falloir imaginer un autre projet participatif. Mais pas pour cette année, j'ai vraiment donné, je n'ai ni le temps ni l'énergie nécessaire. Et puis il y a des activités politiques en vue...

PS: J'allais oublier. Une Française que je connaissais de vue (je l'avais croisé à une conférence de l'Université d'Amsterdam il y a deux ans) est venue me féliciter pour... mon néerlandais! Elle m'a dit qu'il avait grandement progressé et qu'il ne semblait plus représenter un handicap. Elle exagérait un peu, bien sûr. On a parlé accents (nous les Français arrivons à avoir un accent terrible dans toutes les langues de l'univers mais on a été d'accord pour se contenter de trouver ça sexy et ne plus se sentir gênés) et politque, bien sûr. C'est bête mais ça fait plaisir. J'en profite pour remercier Willem Bakker, mon prof de néerlandais, qui m'a beaucoup aidé à aimer cette langue, même avec la torture que les incompréhensibles poèmes de P.C. Hooft ont pu représenter... Willem ne va pas super bien mais on pense à lui très fort!