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Je mentirais si je disais que tous les jours c'est le bonheur parfait à Amsterdam. La dizaine de jours que j'ai passés dans le Poitou et le Limousin ont remis pas mal de choses en question. Même si le chômage doit être à au moins 15%, je comprends que beaucoup de gens se résolvent à une semi-pauvreté pour venir ou rester y vivre. Les paysages sont beaux, les gens parfois aussi, la bouffe est délicieuse, les gens gentils, polis et cultivés. Mon jardin a besoin d'entretien, la maison aussi. Les amis s'y sentent bien, les parents ne sont pas loin, et il y a au moins 10 sortes de saucisses aux lentilles au supermarché du coin. Allez, autre séance flashback, je vous redonne un peu de Du Bellay, nostalgie renaissance 100% bio millésime 1558:
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine : Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la doulceur angevine.