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jeudi 1 mars 2007

Visons morts et haricots verts

Après un passage très déprimant à -X%, l'horrible centre commercial jouxtant le Cora de Massy (structure en tôle ondulée, magasins pourris de surplus déclassés, jeunesse boutonneuse et désoeuvrée essayant d'avoir l'air coule malgré les cheveux gras et les survêtements défraîchis), j'ai emmené Lewis dans le coeur du Paris thuné et chic. Ballade à Saint-Germain entre les cuisines italiennes über-design, les boutiques de frippes tellement chères qu'il n'y a pas de prix, le Konran Shop, et bien sûr le supermarché local, le Bon Marché.
Lewis, en bon Américain matérialiste, en a fait son quartier général. Petit sandouiche Cal=€ (autant d'euros que de calories, ça vous donne une idée de la taille du sandouiche et de son prix) au café design du deuxième étage, folies dépensières au corner Polo Ralph Lauren (les chemises sont taillées à la française alors que le reste de l'Europe a droit aux coupes américaines), sniffage de parfums improbables au rez-de-chaussée, renifflages agacés ("Louis Vuitton, c'est trop vulgaire!") et finalement tour au bâtiment alimentation.



Là, franchement, pas besoin d'être sociologue pour rigoler. Des vieilles en vison avec la coupe d'Alliot-Marie qui n'ont dans leur panier que du foie gras, des coeurs de salade à 25 euros et du thé mongol ammené à dos de chameau albinos. A la caisse, devant moi, une fille qui a franchement une tronche de top model. Dans son panier, 6 bouteilles d'eau (alors que le quartier bénéficie d'une eau de robinet de source ammenée à grand frais de très loin, pas comme dans le 14ème où on boit un mélange de calcaire et d'eau de Javel), et comme c'est la fête, des haricots verts. Très peu, déjà préparés dans une petite boite transparente. Et des mouchoirs pour s'essuyer le museau une fois qu'elle a vomi ce festin exceptionnel. Mais bon, se glisser dans des fringues de disailleneurs myopes, ça a un prix, c'est clair...
Je suis méchant, mais j'ai quand même bien aimé voir tous ces bons produits et en ramener quelques uns à Amsterdam. Du vrai thé, pas le fond des tonneaux, et du vrai chocolat, pas du Nutella en barettes, c'est quand même sympa.

On a été ensuite de promener vers Saint-André-des-Arts, histoire de se la jouer populo. Et je lui ai montré mon chemin secret pour aller du Panthéon au Marais. Cette boutique rue du Cherche-Midi où un mur de plantes emmène les visiteurs dans les étages. Bâtiments magnifiques, boutiques élégantes et minimalistes, il a adoré, forcément. S'il maîtrisait ses verbes français, mon Loulou aurait déjà déménagé à Paname. Saint Bescherelle qui êtes aux cieux, protègez-nous!