Nous avons profité de notre séjour à Paris pour aller, enfin, à Versailles. Lewis me bourre le mou depuis plus de 7 ans pour qu'on y aille, mais j'ai toujours réussi à éviter cette corvée grâce aux vacances et grèves nombreuses qui émaillent son histoire récente. Cette fois ci, bravant la pluie glacée et un système de géolocation déficient (une truc avec une voix belge qui nous indique quelle sortie on aurait dû prendre: "indien mohhelekk bij de volhhende afslahh omkérrrren"), on a réussi à visiter la demeure du Roi Soleil.
Le chateau est toujours aussi magnifique, of course. Vive le nombre d'or. Mais jamais je n'ai vu autant de Chinois. De facto, Versailles est devenu la capitale de la Chine. Je comprends que les Chinois trouvent que trois siècles sont une durée négligeable, vu leur histoire plurimillénaire, mais on ne peut pas dire qu'ils fassent preuve d'un grand respect. Que je te prends des photos comme s'il fallait documenter un endroit avant qu'il soit anglouti par le barrage des Trois-Gorges, que je te monte sur le siège (vrai XVIIIème, tapissé d'or et de soie aux Gobelins, ça doit valoir un million d'années de salaire chinois moyen en restauration) pour mieux avoir une vue d'ensemble, que je me vautre sur les fleurs du jardin pour prendre une belle photo romantique (sans se rendre compte qu'une véritable armée de jardiniers s'occupe de ce parterre de fleurs depuis 1713 pour lui donner un aspect sauvage et indompté)...
Heureusement, leur guide ne doit pas mentionner les appartements du Dauphin, au rez-de-chaussée, qui étaient délicieusement vides. Lewis a complètement flippé sur la chambre verte (ci-dessous). Même s'il se rend bien compte qu'entre le Dauphin et moi, on n'a pas vraiment de même budget décoration.