
1°) avoir assez d'argent pour avoir un toit, de quoi manger et être en bonne santé. Les économistes évaluent ça à une vingtaine de milliers de dollars par an et par habitant. Au-delà, les seuls bonheur que l'on tire de l'argent c'est si on en a alors qu'on en a manqué, et si on en a beaucoup plus que les autres.
2°) ce qui favorise le bonheur, c'est la stabilité et la prédictabilité de la vie: être sûr qu'on va garder sa maison, sa famille, son boulot
3°) enfin, ce qui crée du bonheur, outre des relations amicales et familiales stables et harmonieuses (déménager ou changer de travail est facteur de stress pour les personnes et leur entourage), c'est le plaisir dans le travail. Cela veut dire une relation saine avec la hiérarchie, des conditions de travail satisfaisantes, et une relation équilibrée entre employeurs et employés.
L'idée de Paul de Beer, si j'ai bien compris, est qu'il faut écouter la rue et remettre à plat nos priorités. Doit-on tout sacrifier à la croissance? Entre stabilité et dynamisme, où place-t-on le curseur? Cela dit, qui décide de cela? Et c'est bien là que le bât blesse: des technocrates, des économistes de renom et des eurocrates nous expliquent que nos sacrifices sont nécessaires pour stimuler la croissance et la compétitivité de notre économie. Mais personne ne nous a demandé si c'était cela que nous voulions.
Et c'est bien le message des étudiants de Poitiers ou des nonistes néerlandais: c'est au peuple de décider des priorités. Ensuite seulement nous aviserons des meilleurs moyens de réaliser ces priorités.