Voilà, la campagne est finie. J'ai passé mes derniers jours à arpenter mon arrondissement, ce qui m'a d'ailleurs permis de découvrir des endroits que je ne connaissais pas. J'ai distribué plus d'un millier de flyers à mon nom, environ 200 cartes de visite, j'ai parlé à pas mal de gens, j'ai participé à des débats, j'ai essayé de mobiliser les expats sur les forums qui leurs sont consacrés, j'ai été parler à la radio (même si ce matin mon réveil m'a lâché et je n'ai pas pu parler aux anglophones de la ville à leur réveil), j'ai discuté avec mes voisins et aussi avec des inconnus (beaucoup). J'ai parlé néerlandais (beaucoup), anglais (un peu), français (trois fois), portugais (deux fois), et j'ai dû lancer au moins cinquante "salam aleikum". On m'a ignoré, on m'a confié ses craintes, on m'a montré sa colère, sa frustration, son espérance, son intérêt, son respect. On a refusé mes flyers, on m'a promis des voix, on m'a dragué un peu (pas assez), on m'a demandé de régler des problèmes avec l'administration, on m'a demandé pourquoi les allochtones devraient être représentés, mes origines, mon opinion sur la prostitution, la propreté des rues et les retraites...
J'ai les lèvres brûlées par le froid, je n'ai pas dormi correctement depuis longtemps, et j'ai la bouille toute rouge d'avoir passé mes journées à chercher l'électeur ou mettre des flyers dans les bonnes boîtes aux lettres.
Pendant ma campagne, plusieurs thèmes forts sont revenus:
- la peur de la pauvreté (les jeunes, les vieux, tout le monde)
- les discriminations envers les minorités (les orientations bidons à l'école, pas de stage ni de boulot pour certains jeunes, la folie de la politique sécuritaire)
- la hausse des loyers et la peur de devoir partir
- l'émancipation des femmes (crèches hors de prix, position des femmes très fragile en cas de séparation, prostitution...)
- la peur de ne plus revoir les politiciens avant les prochaines élections et celle de voir son vote confisqué par les partis et la machinerie municipale
J'ai promis que, si je suis élu, je ferai de mon mieux pour rester transparent et fidèle à mes principes. Ce blog fait partie de cette politique de la transparence.
On verra si mon pari de mobiliser les "minorités" pour cette élections sera couronné de succès ou pas. Les chiffres de projections de participations font un peu peur, surtout parmi les allochtones.
La presse gay (Gay&Night et le GayKrant) m'a offert un espace, ainsi que GayVote sur internet. On verra s'il y a un vote gay ou pas (le D66 joue cette carte à fond, mais le VVD aussi, ainsi que GroenLinks). Le PvdA au niveau municipal a été très discret sur le sujet (pour Amsterdam Centrum, heureusement il y a Jelle Houtsma): le parti est tellement absent qu'on m'a demandé à moi, le petit Frenchie d'Oud Zuid, de représenter mon parti dans une édition spécial élections de Gay&Night. La honte, quoi.
Voilà les pronostiques: si le PvdA a 6 sièges (contre 5 aujourd'hui, car il avait été puni aux dernières élections), en imaginant qu'il "donne" deux élus au "dagelijk bestuur" (c'est à dire l'exécutif municipal), on arrive à 8 sièges. Je suis en 9ème position. Dommage.
S'il obtient 7 sièges, et si les 2 élus vont effectivement à l'exécutif, j'ai une chance. Si un seul va à l'exécutif, dommage.
Si, quel que soit le résultat, j'ai un peu plus de 300 voix sur mon nom, je suis élu.
Réponse demain soir.