Hier à Akhnaton, il y avait un débat avec pleins de gens intéressants, dont l'ancien maire d'Amsterdam, Ed van Thijn, qui fait désormais figure de gaucho anti-raciste. Mais aussi tous les habitués des Internationale Socialisten, qui ont co-organisé l'événement. Il y avait aussi des gens intéressants dans le public. Et quelques chtarbos aussi, mais ça on n'y peut rien.En fait, ce qui m'a agacé, c'est le ton du modérateur, Hans Krikke. Il contrôlait le public de façon vraimpent grossière, et voulait à tout prix montrer que les Pays-Bas étaient racistes, sans trop chercher à vraiment laisser parler les gens. J'ai essayé de déporter un peu le débat sur une critique sociale et sur le thème de la criminalisation de la pauvreté, mais ce n'a pas été facile. Le débat ne s'est finalement pas trop mal passé, mais il m'est resté un goût de pas bon dans la bouche.
J'ai comme l'impression d'avoir été instrumentalisé. Même pas par les gauchos, ça je m'y suis habitué, mais par cette espère d'anti-racisme un peu cheap qui met d'un côté les gentils "noirs" (arabes compris) et de l'autre côté les méchants Européens. je trouve ça vraiment manichéen. On aurait pu disséquer de façon un peu plus objective les différents racismes et leurs utilisations au lieu de scander que c'est vraiment pas bien.
Bref, ça tenait plus d'une cérémonie religieuse (au sens originel) que d'une discussion.
Cela m'a en fait beaucoup fait penser aux cérémonies collectives que sont les "vergaderingen" (réunions), dont la fonction première est de garder la cohérence du groupe (parfois au prix de l'exclusion de certains) et de rappeler la réalité des hiérarchies subtiles (on est loin des hiérarchies rigides mais facilement lisibles des sociétés françaises ou allemandes).
En fait ce qui me gêne, c'est qu'on convie des scientifiques (Mieke Komen ou moi-même) pour légitimer une cérémonie religieuse. Les prêtres de l'antiracisme ont-ils vraiment besoin de la légitimité scientifique des chercheurs pour renouveler l'adhésion de leurs ouailles?
