On est en 2006, on se croit en période post-coloniale, post-machiste, post-multiculturelle, mais on est encore au XIXème siècle parfois. Quelques remarques cependant...
1°) D'après les média, essayer de récolter le vote ethnique c'est du clientélisme, mais faire du populisme raciste, xénophobe et sexiste, c'est de la haute politique. On met Ahmed Marcouch en tête de liste parce qu'il va récolter les voix ethniques. C'est du clientélisme. On met Pastors à la tête de Leefbaar Rotterdam parce que le populisme raciste, ce n'est pas du clientélisme, c'est de la politique. Aider les associations ethniques c'est du clientélisme. Favoriser les bobos blancs thunés, leurs bagnoles qui polluent et leurs maisons trop chère, c'est de la haute politique.
2°) Les partis disent qu'ils ont du mal à trouver des allochtones de qualité, et qu'il préfèrent choisir la compétence. Ce qui veut dire qu'on doit soit voter pour les hommes blancs compétents, soit pour des femmes, des homos et des allochtones incompétents. Depuis quand les minorités ont le monopole de l'incompétence? Depuis quand les hommes blancs hétéros on le monopole de l'intégrité et de la compétence?
3°) Les talents ethniques sont rares, nous dit-on. Il suffit de voir comment certains politiciens allochtones ont été traités par leurs partis pour voir que s'ils sont rares, on ne fait rien pour les garder. Honnêtement, quand j'ai interviewé pas mal de politiciens pour ma thèse, seuls quelques uns m'on impressionné. Par leur intelligence, leur facilité à ordonner les problèmes, à les hiérarchiser. Par leur sensibilité politique, par leur maîtrise des dossiers. C'était presque systématiquement des femmes d'origine allochtone: Patricia Remak (VVD), Farah Karimi (GL) et Nebahat Albayrak (PvdA, photo). Les autres? Quelques beaux parleurs, quelques con(ne)s, quelques incompétents, quelques personnes sympas mais sans plus.
Allez, cachez moi ces talents que je ne saurais voir!