
Finalement, RFI a réussi à mettre la main sur Mohammed Rabbae (ancien député GroenLinks, co-organisateur de Genoeg is genoeg) qui a dû refroidir leurs ardeurs. Exit laurent, on vous rappelera quand on aura un trou. La NOS ne m'a pas lâché. Sauf que finalement on m'a dit que je leur avais raconté tous ces détails pour rien: j'avais un accent français et les auditeurs ont trop de mal à me suivre, Bye!
Je ne vais pas dire que je l'ai très bien pris. Ca commence à faire pas mal de fois qu'on me jarte parce que je ne suis pas assez néerlandais. Mais qu'on me dise que mon accent est trop merdique, c'est une première. Je suis passé à la radio et à la télé pas mal de fois sans qu'on me dise ça. Au contraire, on m'a suffisemment flaté en louant mes exploits linguistiques, "surtout pour un Français". C'est vrai, j'ai un accent français. Allo! Je suis français! Vous en connaissez beaucoup, vous, des Frenchies qui parlent kreukreu sans accent après quelques années seulement au compteur?
Certes, mon amie Françoise (35 ans aux Pays-Bas, avec deux enfants néerlandophones) a un accent moins prononcé que le mien, et oui, c'est vrai, Philippe Noble a moins d'accent que moi. Mais avec qui compare-t-on? Une femme super-néerlandisée après presque 40 ans sur place, et LE streume sacré qui traduit de la littérature néerlandaise comme d'autres font leurs mots croisés dans le train.
C'est assez drôle de voir que des journalistes (qui ne sont pas les derniers à brailler qu'il faut s'intégrer et qui cherchent à montrer que le modèle d'intégration du voisin est en train de foirer) m'envoient jarter parce que j'ai un accent. L'intégration, ça passe aussi par l'acceptation de certaines choses, dont l'accent des autres.
Bref, être étranger c'est exotique mais parfois on sent qu'on gêne. Et ce n'est pas un sentiment très agréable.
