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dimanche 3 juillet 2005

Verdonk se fait huer °

L'horrible ministre néerlandaise de l'intégration Verdonk (ou plutôt de la désintégration, vu ses positions), vient de se faire huer lors d'une cérémonie d'inauguration d'un monument dédié à l'esclavage à Amsterdam. La droite hurle à l'émeute et accuse le maire d'Amsterdam, Job Cohen, de manquer de fermeté pour empêcher une ministre de se faire exclure d'une manifestation publique.
Honnêtement, outre le fait qu'il en aura fallu du temps à Amsterdam pour finir ce monument (la ville est devenue richissime grâce au commerce triangulaire et à la piraterie maritime), cela ne m'étonne pas beaucoup: l'affreuse ministre a fait en sorte que les non-métropolitains (entendez: les Noirs des îles) aient beaucoup de mal à venir s'établir en métropole. L'idée était de lutter contre la criminalité engendrée par les jeunes Antillais en les cantonnant dans leurs îles lointaines, une rupture massive de la règle de l'égalité de tous les citoyens devant la loi.
PYL (voir http://www.minorites.org) pense que sa politique est digne du Vlaams Belang, et je ne suis pas loin d'être d'accord.
Si j'étais Surinamien ou Antillais, je gueulerais encore plus fort: c'est grâce au travail non-rémunéré de mes ancêtres qu'Amsterdam est devenue aussi belle, et les Pays-Bas aussi riches, et le moins que les Néerlandais puissent faire, c'est d'assurer l'égalité de traitement entre métropolitains et îliens/insulaires, voire même de réparer un petit peu (aide à l'emploi, crèches, etc... en gros tout ce que le gouvernement de Balky est en train de supprimer).
A mon avis la crise n'est pas finie. Les Pays-Bas devraient avoir honte de ce qu'ils ont fait subir dans le passé à ces hommes et ces femmes, et je trouve que loin d'avoir un semblant de remors, la plupart (Verdonk en tête) s'en foutent royalement voire poussent franchement le racisme et le cynisme politique et juridique un peu loin. Ensuite on va parler de manque de normes et valeurs, et de la dégradation du climat social à cause des étrangers...
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Une remarque qui a peu à voir: la plaque du Homomonument, près de la Westerkerk et de la maison d'Anne Frank, est en 3 ou 4 langues (bientôt bien plus d'après ce que j'ai entendu: s'y adjoindront japonais, chinois et arabe). La version française est une folie grammaticale, bourrée de toutes les fautes possibles et imaginables, à tel point que de nombreux touristes français viennent la prendre en photo pour montrer à leurs amis incrédules les possibilités de contre-sens et de confusions rigolotes. J'ai donc décidé de traquer le responsable du monument afin que cet affront linguistique soit réparé... et bien c'est... personne! Personne ne sait qui est responsable, qui se charge de la nouvelle plaque. Napoléon a importé l'administration, mais les néerlandais ont été assez grands pour créer leur propre bureaucratie opaque...
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Commentaire de couhoulinn "Si j'étais Surinamien ou Antillais, je gueulerais encore plus fort: c'est grâce au travail non-rémunéré de mes ancêtres qu'Amsterdam est devenue aussi belle, et les Pays-Bas aussi riches, et le moins que les Néerlandais puissent faire, c'est [...] voire même de réparer un petit peu"
"Les Pays-Bas devraient avoir honte de ce qu'ils ont fait subir dans le passé à ces hommes et ces femmes"
Il est étonnant de savoir que l'hérédité du crime n'existe pas aux Pays-Bas... vous devriez remédier à cela en commençant à aller dans une maternité crier dans les oreilles des bébés néerlandais «esclavagistes!».
Réponse de LC: "Ca c'est de la mauvaise foi, vraiment. Bien sûr que les néerlandais ne sont pas responsables individuellement des crimes de leurs ancêtres, mais cela ne les dégage pas d'une certaine responsabilité collective. Au moins de justice. Ils ont collectivement bénéficié des conséquences économiques du commerce et des trafics réalisés par leurs ancêtres/prédécesseurs, et la situation des Antillais (en métropole comme aux Antilles) est une conséquence directe de ces actions passées.Tout comme je ne suis en rien responsable individuellement de ce qui s'est passé en Algérie, la France comme collectivité héritière d'un Etat, d'infrastructures et de capitaux a une certaine responsabilité vis-à-vis de l'Algérie et des Algériens."