Les Pays-Bas sont sous le choc depuis l'assassinat mardi matin du cinéaste et polémiste Theo van Gogh, arrière-petit-neveu de Vincent, par un homme de 26 ans portant barbe et djellaba. Après l'avoir poignardé, il lui a tiré dessus, puis égorgé, et lui a planté un message dans le torse avec un couteau. Le film polémique de van Gogh, "Submission", extrêmement critique vis-à-vis de l'Islam et très mal reçu par les musulmans néerlandais, ainsi que ses déclarations enflammées contre l'Islam, semblent avoir motivé l'assassin présumé.
Mardi soir, une foule impressionnante s'est rassemblée sur le Dam, à Amsterdam, pour une 'marche bruyante', en hommage au bruyant polémiste. L'assassinat a été unanimement condamné, aussi bien par les autorités néerlandaises que par les représentants musulmans. Cet acte est à replacer dans un contexte de violence verbale extrême contre les musulmans: la députée d'origine somalienne Ayan Hirsi Ali, co-auteure du film de van Gogh, choisie par le parti libéral pour son attachement à la libération des femmes musulmanes, avait récemment demandé l'interdiction de la circoncision, et Theo van Gogh lui-même, dans le le quotidien gratuit Metro, avait traité le prophète Mohammed d'"oncle obscène" et de "violeur de petites filles".
Theo van Gogh se revandiquait ouvertement bisexuel, et en profitait pour faire des déclarations fracassantes à la presse sur sa vie sexuelle, à la manière de feu Pim Fortuyn, dont il avait été l'ami. Il venait juste de finir un autre film sur le leader populiste, dans lequel il développait l'idée que la mollesse de la gauche néerlandaise avait provoqué son assassinat. Objet de nombreuses menaces, van Gogh avait été placé sous escorte policière qu'il prenait le plus grand plaisir à semer.