Hier, mes élèves se sont penchés sur le cas van Gogh/Fortuyn. Ca devient une obsession nationale. Après de longues discussions, ils ont réalisé que le discours de van Gogh ou de Fortuyn sur la liberté d'expression ressemblait beaucoup à celui du Vlaams Blok, euh, pardon, Vlaams Belang: liberté pour les blancs d'insulter les étrangers et les non-blancs, mais restriction de cette liberté pour les autres (musulmans, femmes voilées, écologistes, gauchistes, etc.).
C'est un procédé assez simple finalement, cela s'appelle du terrorisme intellectuel. Mais ce qui est fascinant, c'est que beaucoup de Néerlandais trouvent que cette "liberté d'expression" à la van Gogh, Fortuyn ou Dewinter va beaucoup trop loin, qu'elle sape les bases du consensus national (en particulier les leçons apprises de la Shoah et de l'hystérie nazie). Cependant, aucun n'ose franchir le pas de la critique publique, et encore moins de l'action.
C'est ça qui me fascine: la fascisation de la politique néerlandaise est le fait d'une minorité grande-gueule, largement relayée par les média, mais personne ne réagit. Personne ne dit qu'on va trop loin. Qu'on est en train de se fourvoyer. Qu'on a déjà connu ça dans les années 1930, avec les résultats qu'on connaît.
Je ne parle pas des associations homos, qui sont d'un silence assourdissant... Hé, les folles associatives, ne voyez vous pas qu'on utilise la lutte pour l'émancipation homo pour mieux faire passer le haine, la xénophobie et l'islamophobie? D'accord, il y a des imams homophobes, mais comment peut-on demander aux élites allochtones de se battre contre l'homophobie si vous mêmes ne vous battez pas contre l'exclusion des autres?
Allez, les kreukreus, réveillez-vous! C'est maintenant qu'il faut agir avant que Wilders (un député libéral avec une coupe de cheveux pour le moins fascinante, qui a fait céssession et qui est en train de fonder un parti néo-facho) et ses copains déportent vos voisins, légitiment les bavures policières et fasse de votre royaume submersible un camp de concentration à ciel ouvert!
Chuis énervé, hein? Allez, je vais me faire une tisane...