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mardi 4 novembre 2008

Plan d'occupation des sols



Mercredi dernier, nous avions Conseil municipal. L'enjeu principal était le vote du nouveau plan d'occupation du sol pour le Quartier des Musées et de Valerius, un endroit truffé des luxueuses villas et d'immeubles datant pour la plupart du XIXe siècle. C'est un quartier privilégié qui ne connaît pas encore la crise et où le taux de pauvreté est proche de zéro, contrairement à d'autres quartiers de l'arrondissement.

Mes collègues Marc et Ron sont responsables de ce sujet qui m'intéresse beaucoup et font preuve de beaucoup de compétence. Ils avaient une motion sur laquelle je n'étais pas d'accord et c'est avec beaucoup d'hésitations que j'ai voté pour, sachant qu'on n'obtiendrai pas la majorité, ce qui a effectivement eu lieu: avec 14 voix pour et 14 voix contre, son vote est reporté au prochain Conseil.
En gros, la question est de savoir jusqu'à quel niveau on peut construire dans les parties non-protégées du quartier. D'un côté il y avait les Verts et le VVD qui voulaient qu'on puisse construire jusqu'au niveau de l'immeuble le plus élevé de chaque bloc, et nous qui voulions garder la hauteur actuelle. L'argument libéral est celui de la liberté d'entreprendre (lire=se faire plein de thune) et celui des Verts est que la ville doit se densifier.
Je suis d'accord avec les Verts, à un détail prêt: je suis pour que la ville se densifie autant que possible, mais que le style architectural soit respecté et qu'il n'y ait pas de destruction de batiments.

Mes deux camarades ont essayé de limiter la taille des bâtiments car il n'est pas rentable pour les spéculateurs de détruire pour reconstruire sans rajouter des étages. Je me retrouve donc coincé entre mon désir de densifier la ville et celui de ne pas voir des bâtiments de plus d'un siècle (allant de magnifiques à raisonnablement beaux) être remplacé par des choses énormes pour nouveaux riches. Les horreurs bling bling pseudo-vieux qui bordent désormais le Vondelpark dans la P.C. Hooftstraat montrent ce qu'il ne faut surtout pas faire.
Mon problème est aussi politique: on défend un quartier qui, il est vrai, est assez exceptionnel, mais on semble très peu se soucier d'autres quartiers, dont le mien. L'architecture du Pijp est une architecture simple et populaire, faite de maisons mal construites à la même époque mais qui a un caractère unique et une forte unité (photo ci-contre). La quartier a été massacré dans les années 1980 avec des immeubles comme le mien, et le massacre continue depuis. Prochain sur la liste: le Verbindingshoek, un ensemble d'immeubles à l'angle d'un bloc, qu'une des corporations privatisées veut détruire pour remplacer par des immeubles neufs.
Mon impression est que si les riches vivent quelque part leur environnement est protégé, mais dès qu'il s'agit de pauvres ou d'étrangers, la loi du plus fort et de la spéculation règne et quoiqu'on dise, tout le monde s'en moque.

Comprenez moi bien, je ne souhaite pas que le Quartier des Musées soit détruit parce qu'on massacre le Pijp, mais je trouve que si les riches voient leur quartier protégé dans leur particularité, il devrait en être de même pour les autres quartiers.
Il nous reste trois semaines pour que Marc et Ron viennent avec un bon compromis constructif...