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mardi 4 mars 2008

Wilders est un provocateur mais a peur des discussions

Je n'ai pas relayé toutes les niouzes politique du moment. Mais là ce qui se passe est intéressant, car Wilders est confronté à sa propre parole. Dans la presse néerlandaise:

"Ils sont jeunes, ont réussi, sont totalement intégrés et se présentent aujourd’hui comme la ’génération relais’", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "Huit Néerlandais marocains veulent rompre la spirale négative du débat sur les musulmans. Et un entretien avec Geert Wilders est souhaitable pour cela."
"Le 22 janvier, le groupe - dont fait partie Mohammed Allach, directeur technique du club de football VVV - a invité Wilders à un entretien, dans une lettre. Les huit, qui sont tous d’origine islamique, estiment qu’il est grand temps de ’relever le niveau du débat’. Ils écrivent : ’En effet, les gens qui ont voté pour vous n’attendent pas seulement de vous que vous signaliez les problèmes, mais aussi que vous les résolviez.’ Un mois et demi plus tard, Wilders n’a toujours pas réagi."
"Ils ne sont pas les seuls à faire chou blanc. Le leader du PVV refuse catégoriquement toutes les invitations, ainsi que le montre une tournée des organisations et programmes télévisés liés à l’islam ou au multiculturalisme. Wilders a annoncé qu’il commencerait un ’jihad libéral contre l’islam’, mais il élude le débat depuis des années. Il pose pour ainsi dire un cordon sanitaire autour de la communauté musulmane."
"Il y a aussi l’expérience de l’Union des étudiants néerlandais (SUN), une organisation multiculturelle. ’Nous avons d’abord invité M. Wilders, puis d’autres députés PVV, mais personne n’a voulu venir’, déclare son secrétaire Harun Yildirim. ’Aux yeux de Wilders, ce sont les musulmans qui sont le problème. Il ne se rend pas compte qu’il y a des musulmans qui souhaitent assurer la réussite de la question des allochtones. ’Il n’y a rien à faire contre la tactique de Wilders’, craint Yildirim. ’Il lance quelque chose dans les médias et puis il débranche son téléphone’."
"La communauté musulmane Ahmadiyya (devise : ’amour pour tout le monde ; haine contre personne’) a écrit deux lettres auxquelles Wilders n’a pas réagi. Le centre amstellodamois de jeunes Argan - qui organise régulièrement des débats avec d’éminentes personnalités politiques - a aussi entrepris de vaines tentatives. La première fois Wilders s’est décommandé et les deux fois suivantes il n’a même pas réagi, selon Argan. Une organisation officielle comme le Conseil musulman néerlandais - à laquelle sont affiliées plus de cent mosquées et associations - ne reçoit pas de réponse non plus. ’La première fois a été en août, après son appel à l’interdiction du Coran’, dit le président Abdelmajid Khairoun. Le mois dernier, il a adressé une lettre à plusieurs parlementaires, au nom d’un organe de contact islamique. ’Tout le monde a réagi, sauf Wilders. Nous avons déjà eu un entretien avec Rita Verdonk. Nous divergeons d’opinion, mais ce n’est pas grave. Wilders évite tous les musulmans, qu’ils soient modérés ou radicaux’."
"Il n’y a pas que les organisations musulmanes ou ’allochtones’ qui fassent chou blanc. A Hilversum Wilders a la réputation de ne pas participer à un programme dès qu’il y a des musulmans. Le réalisateur Jan Kooyman, de Meiden van Halal [les filles halal] - programme dans lequel trois musulmanes portant le foulard discutent avec des non-conformistes - est initialement parti du principe que Wilders viendrait, compte tenu de sa déclaration : ’Les foulards, je n’en fais qu’une bouchée !" L’assistant de Wilders lui a répondu : ’Nous n’allons pas vous aider.’ Kooyman : ’Manifestement, ils estiment qu’il n’y a rien à gagner pour lui’." Jihad Alariachi, une des filles halal : ’Nous sommes la preuve vivante que ce qu’il affirme n’est pas juste. Je comprends bien qu’il craigne que ses électeurs ne le délaissent si nous le confrontons à des arguments. Mais pour quelqu’un qui traite volontiers les autres de lâches, c’est lâche’."
"Wilders n’a pas non plus voulu apparaître dans Ab & Sal, une série de la NPS dans laquelle deux Marocains procèdent à un examen critique des Pays-Bas. A la différence de Filip Dewinter, du Vlaams Belang, souligne le rédacteur coordinateur de la NPS Frans Jennekens."

http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9367