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lundi 20 août 2007

Le parti travailliste sous les projos

Et bien, en voilà une rentrée politique: Pronk va enfin nous ramener à gauche, on se rend compte que les autres partis ont une grande bouche quand on parle d'Islam mais que seuls les travaillistes se mouillent vraiment, et finalement que Wilders est un poltron.

Dans la presse néerlandaise:
PvdA
a) Candidature à la présidence du parti

« Jan Pronk veut ramener le PvdA à gauche », explique le Trouw. « Jan Pronk, ancien ministre chargé du développement et du logement, a annoncé samedi qu’il se lançait dans la bataille de la présidence du PvdA. Surprenant, puisque avec ses 69 ans, il ne représente pas vraiment la jeune garde ; de plus, en 2002, il a choisi de se retirer afin de laisser la place aux jeunes. Maintenant, le social démocrate a changé d’avis, ‘parce que les jeunes le lui ont demandé, précise-t-il, en regrettant que le PvdA attire moins la jeunesse que d’autres forums politiques. ‘Simultanément, la vieille garde se montre déçue et se retire, il faut inverser cette tendance’.
« Avec cette candidature, le leader du PvdA, Wouter Bos, plus à droite, risque de se retrouver avec un poids lourd politique à ses côtés. Pronk est entré au parlement en 1971. A côté de cela, il a été 12 ans ministre du développement ; lorsque le poste lui a de nouveau été proposé par le gouvernement Kok II, il l’a refusé, trouvant les ambitions du gouvernement dans ce domaine trop modestes ; il est revenu en tant que ministre du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement. Au sein du parti, il a également été très actif : on lui doit le rapport « Schuivende Panelen » (Panneaux coulissants) paru en 1987, dans lequel il demandait au Parti de revoir ses priorités ; c’est ce qu’il souhaite réaliser dans son rôle de président de parti. ‘Nous devons opter pour une politique de gauche affirmée ; les décisions qui ont été adoptées sont trop aisément oubliées’, estime-t-il faisant plus particulièrement allusion à des thèmes tels que l’enquête parlementaire sur la participation à la guerre en Irak. Si Pronk parvient à convaincre les adhérents, les sociaux-démocrates auront un président qui n’est pas particulièrement connu pour sa subtilité. Récemment encore il déclarait que dans ce gouvernement, le PvdA ’est à la remorque du CDA’. Il s’exprime également de façon critique sur Bos, qui combine la position de leader politique du parti avec celle de vice-premier et de ministre des finances : ‘il lui est impossible de tenir un langage réellement PvdA’. Son ton critique, son enthousiasme et sa vaste expérience lui permettent de compter sur le soutien de l’ancien maire d’Amsterdam Ed van Thijn, de l’ancien député Molenaar et du député Alma. Il faudra attendre le congrès d’octobre pour savoir s’il obtient le soutien des adhérents ».
Le Volkskrant prévoit des « étincelles » au cas où « Bos et Pronk se retrouveraient aux commandes du parti ». Pour Jan Pronk, « il faut demander une enquête sur la participation néerlandaise en Irak, viser à une répartition plus progressive des revenus, s’attaquer très sévèrement à la question des plus hauts salaires et il est inimaginable de flexibiliser les règles sur le licenciement (...) Selon le chroniqueur (PvdA) Marcel van Dam, ‘avec Pronk, le PvdA a une chance de redevenir un parti social-démocrate ; si quelqu’un peut faire changer les choses, c’est bien lui’. La jeune génération admire beaucoup Pronk, ce sont même les Jonge Socialisten qui ont donné à Pronk l’idée de présenter sa candidature ; pour le député Diederik Samsom, Pronk est ‘un candidat excellent et surprenant’, même s’il déplore que personne de la jeune génération ne soit disponible. »
Le commentateur Bert Wagendorp, dans sa chronique politique du Volkskrant, se réjouit d’avoir entendu M. Pronk annoncer : ‘si vous êtes d’accord avec moi, vous votez pour moi, sinon, vous votez pour un autre parti ! », y voyant le retour à un langage ‘comme on n’en avait pas entendu depuis longtemps au PvdA’ ».

b) Islam
« C’est toujours la faute du PvdA », titre le Trouw dans un article de son supplément Verdieping consacré à la discussion sur l’intégration aux Pays-Bas.
« Dès que le ton monte sur la question de l’Islam et de l’intégration, tout est toujours la faute du PvdA », estime Teun Lagas. « On juge ‘trop maigre’ l’argument de Wouter Bos selon lequel le PvdA serait le seul parti à mentionner dans son programme électoral la question de la liberté religieuse (...) Rien de bien nouveau sous le soleil : depuis un bon moment, le PvdA va d’incident en incident dès qu’il est question d’intégration et d’Islam : de la question arménienne à celle de la secrétaire d’état Albayrak critiquée, comme son collègue Aboutaleb, pour ses deux passeports jusqu’aux travaux pour un groupe de réflexion placé sous la houlette du roi du Maroc de la députée Arib. Lors des élections législatives de 2006, dans les quatre grandes villes, 80% des allochtones ont voté pour le PvdA : une masse de conseillers municipaux d’origine étrangère est entrée dans les mairies en surfant sur une vague de votes préférentiels. Lorsque Bos a fait prudemment remarquer que leur manque d’expérience pourrait provoquer quelques accidents politiques, les critiques se sont déchaînées.
La semaine dernière, le leader D66, Alexander Pechtold, reconnaissait partager totalement les critiques de Bos sur le style d’Ehsan Jami, qui semble faire une profession de foi de son rejet de la foi, mais cela n’empêche pas le D66 de faire remarquer malignement que le PvdA, ‘à chaque fois’, fait preuve de maladresse dans les questions d’intégration en changeant constamment d’avis. On n’accorde pas beaucoup de crédit à Bos, on lui jette vite la pierre. A la mairie de Tilburg, Ruud Vreeman estime que son parti fait généralement office de souffre- douleur sur ces questions : ‘sans vouloir être arrogant, nous sommes le seul parti à réunir autant d’origines ethniques. Avec un tel nombre de groupements allochtones, il est inévitable que nous nous retrouvions au cœur de la discussion. En outre, malgré la concurrence du SP, nous avons encore beaucoup d’adhérents dans la classe moyenne néerlandaise, blanche, qui travaille ; ils ne sont pas racistes, mais ils sont inquiets’.
« (...) ‘Un débat sur l’Islam, qu’est-ce que cela veut dire ? Nous avons des électeurs de religions différentes ; ils doivent pouvoir vivre leur religion en toute liberté et également la quitter en toute liberté’. Dans la dure réalité de la gestion municipale au quotidien, le PvdA aborde dans la pratique les questions d’intégration : ‘dans toutes les grandes villes où se posent ces problèmes, nous sommes aux commandes. Pour une grande partie, avec des échevins et des conseillers municipaux eux-mêmes d’origine allochtone. Cela veut automatiquement dire que le PvdA agit, la réalité nous contraint à faire des projets et à expérimenter ».

Geert Wilders
L’AD-Haagsche Courant relève que le député PVV Geert Wilders a refusé une discussion avec le Nederlandse Moslim Raad (Conseil musulman néerlandais). « Le NMR avait invité Wilders à la suite de son appel à interdire le Coran, mais celui-ci a déclaré samedi à l’AD qu’une telle rencontre ne servirait à rien, un tel débat étant à ses yeux impossible. ‘Nous aimerions que M. Wilders nous explique ce qui le dérange’, a fait savoir le président du Conseil musulman, A. Khairoun. ‘ Il multiplie les déclarations sur le Coran ; mais le Coran n’est pas un livre simple, on ne peut pas le survoler et affirmer qu’il engage tous les musulmans à tuer les non-croyants’. Khairoun s’étonne du refus de Wilders : ‘il est membre du Parti pour la Liberté, mais il ne nous accorde pas la liberté de réagir à ses déclarations. C’est dommage’. L’AD rappelle que Geert Wilders a de nouveau mis en cause le Coran samedi : en réaction aux multiples plaintes déposées contre lui pour incitation à la haine, il répond : ‘ce n’est pas moi qui incite à la haine, c’est le Coran’. Il qualifie cet ouvrage religieux de ‘fasciste’ ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8803