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samedi 23 juin 2007

Une fête presqu'inexistante

Je suis terriblement déçu de la manière dont la fête de la musique pour laquelle je me suis tant battu a été organisée. J'en ai été malade, littéralement (une méga rhume et une terrible bronchite en plein mois de Juin!). Je ne suis bien sûr pas objectif puisque je pense depuis plusieurs mois que l'organisation n'a pas compris (ou pas voulu comprendre) l'esprit de la fête et s'est gardé d'associer les habitants de façon convenable, et surtout de s'associer aux média pour mobiliser les musiciens en herbes et le public. Je rapporte donc des témoignages choisis...

DJ Janine: "Nous avons cherché en vain des indices d'une fête à venir dans les quartiers où nous nous sommes promenés l'après-midi: aucune publicité, aucune affiche. Dans le quartier de Laurent, nous avons subi à partir de 16 heures un saxophone qui jouait toujours la même chose et seuls trois poilus qui le regardait. Sur la place Maria Heineken, où était installé un podium, vers 21 heures un orchestre pop sympa attirait une trentaine de badauds et deux ou trois excitées qui dansaient. Les percussions brésiliennes étaient intéressantes mais il n'y avait pas assez de monde pour leur faire un succès.
Aux nombreuses fêtes de la musique de Paris, les rues étaient encombrées d'une foule joyeuse et bruyante. Il était facile de trouver des musiques à son goût puisque les programmes étaient présents dans les principaux journaux. Ici, rien. Nous avons un souvenir extraordinaire de la cour du Sénat pleine à craquer de gens venus écouter l'orchestre symphonique de Paris. On a voulu aller au Concertgebouw, sur la place des musées, personne. Pas un violon, pas une trompette. Juste quelques chiens et leurs maîtres. Dans la rue Mouffetard où on avait choisi de participer lors de la dernière fête, les habitants se relayaient pour faire danser les gens. Des familles entières jouaient de la musique et chantaient, et tout le monde participait. C'était une sorte de folie collective. Les bals spontanés s'organisaient... la vraie fête, quoi.
Nous aimons aussi aller dans le quartier de la Bastille où l'ambience est un peu folle et toutes les générations et les couleurs de peux se mélangent. Même dans notre petite ville thermale de 1.200 habitants, le bal sur la place ou à la salle des fêtes, selon le temps, fait recette. Et les cafés sont pleins jusque tard. Les fanfares des villages voisins participent, et la chorale des Trois Rivières, de plus en plus connue dans la Vienne, démontre ses talents dans plusieurs endroits de la ville. C'est vraiment la fête de l'été.
Nous avons été extrêmement déçus de cette fête amstellodamoise, de ce vide, alors que nous étions venus spécialement de Paris pour cela. Le peu de public était très sage et pas franchement mélangé. On nous avait pourtant parlé d'un quartier mélangé. Finalement nous sommes rentrés tôt et avons dû subir les plaintes dissonantes du saxophone jusque tard en soirée, mais sans cris de joie ni fête digne de ce nom. Les Amstellodamois ne savent-ils pas faire la fête ou est-ce l'organisation qui a été insuffisante? Finalement, peu m'importe, je ne reviendrai pas."

Jean: "C'est de loin la fête la plus mauvais à laquelle j'ai dû participer. La pluie n'aide pas, mais je sais par expérience que quelque soit le temps les musiciens amènent leurs fans et leur famille. Les musiciens hollandais doivent être orphelins, sans amis et sans fan aucun. J'aurais eu honte de jouer devant trois pékins. Je suis très déçu."

Françoise (par SMS): "Quelle tristesse."

Un américain du quartier: "J'ai vu trois affiches: deux minuscules sur la fête du Pijp, et une autre, immense, pour la 'feest van de muziek' qui se déroule à Bijlmer samedi. Il pleuvait, c'est vrai, mais je n'ai vu aucun article dans aucun journal, aucun reportage sur AT5 (la chaîne locale, NdLC), aucune affiche dans le quartier ces derniers mois. Pas étonnant qu'on s'y soit autant ennuyé. Pas franchement à la hauteur de ce que j'espérais après Barcelonne et Paris. Si j'avais su j'aurais été à celle de New York qui avait l'air organisée de façon beaucoup plus professionnelle."

Lewis: "On est loin de ce que j'espérais. Je suis content d'être parti de la stichting, je n'aurais jamais survécu la honte de cette organisation tellement peu professionnelle. Quand je pense combien la coordinatrice a été payée (€ 12.000 NdLC) pour un tel résultat, je suis content de ne pas avoir eu à voter le budget. J'espère que la ville saura trouver une organisation plus efficace l'année prochaine, avec des vrais volontaires et pas seulement des cafés et trois groupes de blues chantant en frison. Avec tous les Européens et Américains du quartier, un seul groupe (Children Su Madre, NdLC) sur scène, c'est vraiment bizarre."

Egbert: "Het feest was leuk, we hadden meer mensen verwacht maar er was helaas veel regen. De mensen die er waren zijn erg enthousiast. Ik ben je helaas op straat niet tegengekomen." (la fête était sympa, on s'attendait à plus de monde mais, hélas, il a plu. Les gens qui y étaient étaient vraiment enthousiastes. Dommage que je ne t'aie pas vu dans la rue.)

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Pour se remonter le moral, la version parisienne de la fête vue par notre adorable Japonaise:

ルカ 〜序章III
彼と会っているときのわたしはとても普通で、いつもそうだということを、彼の横にいると感じさせられる。一緒にいるときは、横にいるのを感じないくらい自 然なのに、離れるとその空気を強く思い出すのはなぜなのだろう。彼も、わたしといて、わたしがまるでいないかのようにリラックスしている。クラシックの、 屋外の、コンサートを聴いているのに、わたしは左横に座る彼のことが気になる。
 わたしたちは、年にいちど開催される、フェット・ドゥ・ ラ・ミュージックの日にいっしょにでかけた。パリ20区のなか、至るところで音楽が鳴っている。ジャズ、ロック、クラシック、ワールド・ミュージッ ク・・・プロからアマチュアまでが、ストリートで、教会で、広場でそれぞれの楽器を鳴らす。
 晴れて、暑い日だった。わたしは、バスケッ トに冷やしたビールを持ってでかけた。クラシックの好きなわたしたちは、リュクサンブール公園でフリーペーパーを広げ、ビールを片手に、どこに行くかじっ くり相談する。公園の横にある上院の中庭でおこなわれるオペラとオーケストラのコンサートに行くことにした。
 楽しそうに楽器を弾いてい るチェロの奏者。上院の建物の上には三角で鳥の形がてっぺんについた風向計が。くるくるまわるそれを見る。きっとフランスは昔からこうして公衆の前で音楽 をやってきたところで、弾く人も聴く人もそれが当たり前で、わたしの座るシートの下は石畳で。こんなふうに、国をあげて、音楽の、すべてのジャンルの祭典 をやるのはすばらしいな、などと感じる。
 足を動かすと、隣にいる彼の膝にわたしの膝があたる。
ちらっと見てもこちらを見ない彼、目を覗 きこんで、好き?と話しかけると、彼は厳正な顔で頷く。・・・集中して聴いているらしい彼を邪魔しないように、わたしはまたひとり考えごとに戻る。大勢ま わりにいる人たちからみると、きっとわたしたちは恋人どうしに見えるんだろうな。
 わたしは耳半分で音楽を聴き、彼に近いほうのからだの半分で、彼を感じる、その自分の気持ちを、からだ全体で追っていた。
 そんなことが、彼と映画館に行くときも、いっしょに景色を眺めるときも、いつも続いていた。