Je viens de lire dans le NRC Handelsblad d'hier un article d'opinion d'un jeune parlementaire du SP, Ronald van Raak, sur le libéralisme de plus en plus poussé du parti travailliste et des verts néerlandais. C'est assez perturbant, car je suis tout à fait d'accord avec son analyse. Selon lui, on confond la liberté et la liberté de choix. Pour résumer, les gens veulent choisir leur vie et ne pas être stressés tout le temps à essayer de survivre dans une société ultra-compétitive. Cela ne les intéresse pas franchement d'avoir à choisir un fournisseur de gaz ou une assurance maladie, ce qu'ils veulent c'est que le gaz leur arrive et des hôpitaux qui fonctionnent.
Derrière cette liberté de choisir se profile une société pseudo-libérale qui donne de faux choix aux gens: tu veux trop payer et être mal remboursé par l'assurance A ou l'assurance B? Tu veux la liberté d'accepter un boulot de merde mal payé ou la liberté de te suicider puisque l'assurance chômage produit de l'assistanat et doit donc être abolie? Tu veux payer, sans discussion plus large sur notre mode de consommation, le même prix ridicule pour le gaz "vert" (qui ne l'est pas) de la compagnie X ou de la compagnie Y? Pourtant, personne ne demande si on préfère une société pseudo-libérale à l'américaine, un modèle mixte à l'allemande, un Etat fort à la suédoise ou de la flex-securité à la danoise. N'est-ce pas là que s'opère le vrai choix?
Je ne sais pas où en est le SP sur la question (apparemment plus avancé que nous en tous cas), mais le PvdA nage en pleine fable libérale, à vouloir laisser faire un marché qui n'existe pas. Alors que de nombreux militants, cadres et électeurs ne suivent pas du tout cette logique pseudo-libérale. Va-t-il falloir attendre une victoire du SP à la soviétique pour que les travaillistes et les verts se réveillent?