Finalement, les élections auront lieu fin novembre. Le temps pour a droite de casser sa tirelire et de distribuer de la thune un peu partout pour s'assurer d'une défaite pas trop douloureuse. J'ai surtout honte pour le D66 qui a crû depuis le début que les autres partis allaient soutenir son programme de réforme administrative et démocratique et qui n'a servi qu'à légitimer la politique néo-libérale à court terme de Zalm et la xénophobie populiste de Verdonk.J'ai aussi honte pour le CDA qui a soutenu la politique pro-spéculation du VVD: alors que l'économie de la connaissance (kennis economie), comme ils l'appellent, reste un voeu pieux, une caste de privilégiés s'enrichit énormément sur l'économie spéculative sans vraiment créer de richesse réelle. Je ne suis ni productiviste ni nominaliste, mais revendre des appartements plus chers en les coupant en deux ou encaisser des stock option ou des parachutes dorés financés par des pertes d'emploi n'est pas vraiment une création de richesse réelle. A peine un transfers de richesses, et ne profitant pas franchement aux classes moyennes et inférieures.
Autre sujet excitant: Verdonk va-t-elle rejoindre Pastors, Nawijn (un cénophobe qui était directeur des services de naturalisation, quelqu'un peut-il m'expliquer comment cela peut être possible?), Wilders et leurs amis pour fonder un parti populiste et ultra-nationaliste batave? Elle a les moyens de peser sur une coalition de droite (une vingtaine de sièges), ou de se refaire une beauté dans une opposition populiste et xénophobe à une éventuelle coalition de centre gauche. Les libéraux du VVD vont tirer la tronche au début, mais ça leur permettrait de survivre à long terme et de rester fidèles à leur libéralisme.
J'ai déja des idées de noms que je leur cède bien volontier: le Volkspartij Nederland (parti populiste néerlandais), Rechtdoorzee Partij (allusion aux inspirations sémantiques très lepénistes de Verdonk qui ne se voit ni de droite ni de gauche), l'Autochtonen Partij Nederland (le parti des autochtones néerlandais), et, plutot qu'un très anti-romain (mais pas forcément anti-Rome) Bataafse Partij (Parti batave), un très post-colonial Partij der Indigenen (Parti des indigènes) qui plaira beaucoup à Wilders, j'en suis sûr. Pourquoi pas un Anti-Islamitische Partij, tant qu'on y est, puisqu'ils ont décider de jouer à fond sur l'islamophobie? Au moins ce serait honnête vis-à-vis de tout le monde...
Dans la presse kreukreu:
Balkenende III
"L’informateur Ruud Lubbers espère boucler dès cette semaine le programme du gouvernement Balkenende III", note le Volkskrant (p.3). "Les élections seront probablement programmées pour le 22 novembre."
"Plus rien ne semble s’opposer à la poursuite de la coalition du CDA et du VVD dans un gouvernement minoritaire, les prochains mois. La LPF, le SGP et le D66, qui a quitté le gouvernement la semaine dernière, ont fait comprendre lundi qu’ils sont prêts à soutenir les grandes lignes du nouveau gouvernement. Balkenende III peut ainsi compter sur le soutien d’une large majorité."
"Le soutien des petits partis est soumis à des conditions. Le D66 ne veut pas soutenir une décision définitive sur l’achat de chasseurs JSF et il ne veut pas non plus d’une décision rapide sur l’installation de la jonction A6/A9 à travers la zone naturelle du Naardermeer. La LPF, au contraire, estime que l’installation de cette autoroute est justement un des dossiers que le nouveau gouvernement doit régler rapidement, de même que la deuxième Plaine de la Meuse [port de Rotterdam]."
"Bien que le CDA et le VVD soient contraints de faire quelques concessions aux petits partis, ils ont rappelé lundi qu’ils n’ont pas envie de suivre une politique restrictive dans l’ensemble. Ils veulent présenter un budget à part entière pour 2007 et un nouveau projet fiscal, même si une partie de la Chambre nourrit des objections contre certains éléments de ce projet."
"L’opposition de gauche conteste ce point de vue. Le leader PvdA Bos veut que le CDA et le VVD ’gardent les principaux choix politiques pour la campagne électorale’. Le leader du parti SP, Marijnissen, a fait appel à la ’décence politique’ du CDA et du VVD. ’En novembre la parole sera aux électeurs. Le CDA et le VVD savent très bien qu’il y aura une relève de la garde. J’ose espérer qu’ils n’abuseront pas de leur pouvoir pour faire passer rapidement quelques dossiers très controversés’."
L’éditorialiste du journal de centre gauche craint que l’informateur, en suggérant de nommer un nouveau ministre des Affaires économiques et un nouveau secrétaire d’Etat à l’Education, "ne renforce inutilement un gouvernement tronqué qui devrait se limiter aux affaires courantes et décréter de nouvelles élections". "On parle de la date du 22 novembre pour ces élections législatives. C’est bien tard, car cela signifie qu’un nouveau gouvernement parlementaire ne pourra être installé qu’au printemps 2007. Du point de vue démocratique, il vaudrait mieux laisser la parole aux électeurs le plus vite possible, c’est-à-dire fin septembre."
Rita Verdonk
Selon l’ancien président du groupe parlementaire VVD Van Aartsen, la ministre Rita Verdonk s’est laissé "aveugler" par les sondages d’opinion à partir de l’été dernier. La ministre de l’Intégration était le seul membre du gouvernement à voir sa cote de popularité monter. "A partir de ce moment elle a été aveuglée par les sondages", déclare son collègue de parti Van Aartsen dans le NRC Handelsblad (pp.1 et 2) d’hier soir. "Son entourage n’a pas eu le courage de lui donner des conseils. Elle avait désormais du mal à écouter, aussi bien dans son entourage politique qu’administratif. Elle s’est mise à croire à sa propre image aux traits conservateurs. Elle y a cherché une sorte de consolidation."
Avant que les sondages de Maurice de Hond ne la désignent comme étant la ministre la plus populaire, Rita Verdonk, selon Van Aartsen, était une "femme très ouverte, chaleureuse, accessible et enthousiaste". "C’est ainsi qu’elle avait entamé son mandat : en écoutant ce qu’on lui disait, sans parti pris et ouverte aux commentaires."
Selon d’autres "initiés" consultés par le journal du soir, "son attitude était : je fais ce que je veux, vous pouvez dire ce que vous voulez, je suis la plus populaire". "Cette attitude a même paralysé ses collègues ministres. Un certain nombre pensaient : laissons-la faire. Une femme qui peut remporter tant de sièges doit être ménagée. Hoogervorst (Santé publique, VVD) a fait quelques sérieuses sorties contre elle" (également Trouw p.4, AD Haagsche Courant p.8).
L’Algemeen Dagblad (p.5) note par ailleurs dans une brève que, selon une enquête du programme télévisé d’information Twee Vandaag, Rita Verdonk, en quittant le VVD et en fondant son propre parti, pourrait escompter 22 sièges aux élections législatives. Soixante pour cent des personnes interrogées, les panélistes en ligne du programme télévisé, estiment que Verdonk ne peut pas revenir en tant que ministre de l’Intégration.
Pastors
Le politicien rotterdamois Marco Pastors discerne "plus de possibilités que jamais" pour le nouveau parti national qu’il a l’intention de fonder. Il estime qu’à La Haye "au moins dix sièges" l’attendent. Selon Pastors, l’évolution de la situation politique lui est favorable. Le choix du VVD en faveur de Rutte, au lieu de Verdonk, lui serait favorable parce que sous Rutte, le parti libéral prendra un virage à gauche et dégagera une partie de l’aile droite du spectre politique.
En outre, Pastors croit savoir que la classe politique actuelle et la façon dont elle a abordé la question Hirsi Ali irritent le grand public. "C’était une discussion typique de la ’cloche à fromage’ haguenoise. Ce n’était que : un tel a dit ceci, tel autre a dit cela. Cela irrite les gens. Cela fait le jeu d’un contre-mouvement comme le nôtre."
Pastors pense que si un troisième parti est nécessaire pour fournir une majorité à une combinaison de deux partis, après les prochaines élections législatives, il ne serait plus très logique de s’adresser au D66, après les dernières "cabrioles" de ce parti. "Nous pourrions très bien devenir alors la promo de la semaine" (de Volkskrant p.2).
