Le "nouveau" gouvernement néerlandais (Balkenende III) continue donc à régner comme si de rien n'était: on continue jusqu'aux élections fin novembre, et la scandaleuse et irresponsable Rita Verdonk reste ministre.
Cet aveuglement est d'autant plus fascinant que Balkenende n'a apparement aucune autorité sur la ministre de l'intégration: elle en fait à sa tête, ment au Parlement, oblige Ayaan Hirsi Ali à s'excuser de fautes qu'elle n'a pas commises, et si elle exige des autres la vérité et le respect des règles, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est loin d'exiger d'elle-même de dire la vérité et de respecter les règles. Le scandale Hirsi Ali a éclaté parce que Verdonk a pris des décisions trop rapidement sans en référer au Premier ministre, le gouvernement est tombé parce que Verdonk a menti et a forcé Hirsi Ali à mentir si elle voulait récupérer son passeport (abus de pouvoir, chantage, mensonge envers le Parlement), et un gouvernement minoritaire sans aucune légitimité électorale continue, avec Verdonk impunie et même draguée par les cadres du VVD qui ont tellement peur qu'elle emporte ses voix xénophobes (je n'utilise plus le erme populiste depuis que Collovald en a démonté les ressorts) ailleurs.
Hier j'ai été appelé par le représentant du Labour Party britannique (l'autre parti travailliste) aux Pays-Bas, très émotionnel, qui a cru entendre que le représentant du parti travailliste néerlandais à la Chambre avait demandé à ce que non seulement Verdonk maintienne sa loi sur l'intégration, mais qu'elle l'étende à TOUS les allochtones, en particulier les citoyens européens. Je n'ai pas encore réussi à voir si c'est vrai ou pas.
Verdonk fait parti de ces gens toxiques qui, quoi qu'ils fassent, pourrissent la vie de tout le monde. Dans la vie de tous les jours, on conseille aux gens de limiter les contacts avec les gens toxiques. En politique, c'est plus difficile. Le VVD a mal sélectionné ses candidats-ministres. Qu'il en paye de prix. Jusqu'à maintenant, on le fait payer aux allochtones. C'est d'une injustice révoltante. Surtout quand un tel gouvernement n'a aucune légitimité politique ou électorale. C'est doublement injuste.
De ce point de vue, les Pays-Bas commencent donc à ressembler de plus en plus à la France de Chirac: des élections qui débouchent sur des résultats absurdes, un gouvernement qui est maintenu contre vents et marées, des ministres arrogants, insultants et incompétents, une rue en colère, des classes inférieures et des minorités qui souffrent inutilement, et surtout cette horrible impression d'impuissance: quoi qu'il arrive, les incapables et les diviseurs sont aux manettes.