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jeudi 18 mai 2006

L'affaire Ayaan Hirsi Ali / Verdonk dans la presse

Le couple satanique Hirsi Ali / Verdonk dans la presse néerlandaise:

18 mai http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=7244
"Depuis mercredi, les électeurs du VVD accordent leur préférence à Mark Rutte comme tête de liste du VVD", relève le Volkskrant à la une. "Sa concurrente Rita Verdonk s’est discréditée dans l’affaire de la nationalité d’Ayaan Hirsi Ali.""C’est ce qui ressort d’une enquête de TNS Nipo. Le bureau a sondé mercredi les électeurs potentiels du VVD : les gens qui voteraient pour le parti libéral si des élections législatives avaient lieu en ce moment. 52 pour cent des personnes interrogées accordent leur préférence à Rutte. La base de Verdonk est descendue à 47 pour cent. Le 4 avril, c’était encore l’inverse : 56 pour cent préféraient Verdonk et 43 pour cent Rutte. Au demeurant, ce ne sont pas les électeurs, mais les membres du VVD qui désignent la tête de liste du parti.""Verdonk a perdu mercredi le soutien d’un éminent membre du parti libéral à cause de sa position dans l’affaire Hirsi Ali. L’eurocommissaire Kroes lui a fait savoir par lettre qu’elle optait désormais pour Rutte.""Durant un débat d’urgence mardi, Verdonk a dû promettre d’étudier la possibilité de rendre la nationalité néerlandaise à Hirsi Ali", rappelle le journal de centre gauche. "Le vice-premier ministre Zalm (VVD) est convaincu que c’est possible. ’Je doute fort qu’on ne lui rende pas son passeport’, a-t-il dit hier. Selon lui, c’est Hirsi Ali qui a gagné le débat d’urgence."
"Une grande partie de la base de Mark Rutte (21 pour cent) votera pour un autre parti si Rita Verdonk devient tête de liste du VVD", note le même Volkskrant en page 3. "La popularité de Verdonk a considérablement baissé après le débat d’urgence sur Hirsi Ali. C’est ce qui ressort d’un sondage effectué par TNS Nipo auprès de 327 membres du VVD, à la demande de RTL Nieuws.""Selon TNS Nipo 85 pour cent des membres du VVD voteront. Au demeurant, Hirsi Ali n’est pas extrêmement populaire parmi eux. 52 pour cent estiment qu’il n’est pas nécessaire qu’elle retourne à la Deuxième Chambre.""La majorité (52 pour cent) des membres du VVD pense que les libéraux ne peuvent devenir le premier parti politique qu’avec Verdonk. Deux membres sur dix pensent que ce sera aussi possible avec Rutte. Ce qui est frappant, c’est que 21 pour cent des électeurs de Rutte pensent aussi que le VVD ne peut devenir le plus grand parti qu’avec Verdonk. Ils optent donc pour un bon leader plutôt que pour un gain électoral."
"Verdonk s’est porté un préjudice politique maximal à un moment sensible", conclut le journal de centre gauche dans une analyse. "A-t-elle bien l’habileté et le sens du jeu politique nécessaires à un leader de parti ? Si elle réussit malgré tout à devenir tête de liste, elle aura affaire à des cadres VVD hostiles. Car depuis l’affaire Ayaan, une grande partie de l’élite du parti manifeste ouvertement son aversion pour Verdonk."
On notera enfin, sur la même page, un entretien du correspondant à Paris, Fokke Obbema, avec la femme de lettres française d’origine iranienne Chahdortt Djavann, qui estime qu’"il est scandaleux de retirer la nationalité à une personne qui est un exemple type d’intégration réussie et de courage". "Si tous les musulmans étaient comme elle, les démocraties occidentales auraient beaucoup moins de problèmes."
"La populaire ministre et candidate à la fonction de tête de liste du VVD Rita Verdonk est devenue une politicienne isolée et un danger pour le gouvernement, après son comportement dans l’affaire Hirsi Ali", remarque le Trouw (cahier de Verdieping) dans un article de fond intitulé "Les décombres de Lovely Rita". "La clarté et le dynamisme, voilà ce qu’elle veut apporter, mais il lui manque la maîtrise de soi et le raffinement politique." "Rita Verdonk a un immense problème et elle ne le doit qu’à elle-même. Sa base politique s’effrite rapidement. Un de ses défenseurs, l’eurocommissaire Neelie Kroes, l’a lâchée hier, de même que l’ancien leader du parti, Bolkestein.""Elle ne peut guère escompter de soutien au sein du gouvernement et son soutien au sein du groupe parlementaire VVD s’évapore aussi. Le VVD est très divisé sur la question de savoir si elle est compétente pour diriger la liste électorale et le groupe parlementaire redoute le résultat de la consultation des membres. Mais on tient aussi compte de la possibilité que Verdonk démissionne."
"Verdonk s’est mis à dos la Deuxième Chambre tout entière, toutes sortes d’éminents membres du VVD se distancient d’elle depuis quelques jours et elle devra aussi se battre au sein du gouvernement, à propos de son enquête précipitée sur la nationalité de Hirsi Ali", remarque l’éditorialiste du Financieele Dagblad. "Même le premier ministre Jan Peter Balkenende s’est dit ’surpris’ par la vitesse avec laquelle Verdonk a traité l’affaire. Ce qui, au demeurant, n’était pas très fort de sa part, dans cette question sensible." "Bref, Verdonk a perdu toute crédibilité politique dans cette affaire. Il semble exclu qu’elle puisse encore devenir une tête de liste crédible du VVD."


17 mai http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=7239
"La Deuxième Chambre presque tout entière veut que la députée Hirsi Ali (VVD), qui a démissionné mardi, conserve la nationalité néerlandaise", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "La Chambre s’oppose à la conclusion provisoire de la ministre de l’Immigration Verdonk, selon laquelle Hirsi Ali n’a jamais obtenu la nationalité néerlandaise parce qu’elle a menti sur son nom et sa date de naissance.""Si Verdonk ne veut pas reconsidérer sa conclusion, la Chambre exige qu’elle se penche ’le plus rapidement possible’ sur une nouvelle demande de naturalisation de Hirsi Ali. Une motion à cet effet, déposée par le propre parti de Verdonk, le VVD, a été cosignée par le CDA, le PvdA, le D66 et GroenLinks.""Verdonk a fait savoir qu’elle pouvait accepter la motion. ’Je pense que je pourrais reconsidérer la question sur la base de la réaction de Mme Hirsi Ali et aussi de ce débat et de la portée de la motion.’ Simultanément, elle a maintenu qu’elle avait agi avec circonspection vis-à-vis de Hirsi Ali.""Le leader du groupe CDA Verhagen, sur ce, a rappelé expressément que selon la Chambre la ministre avait toute latitude pour permettre à Hirsi Ali de conserver la nationalité néerlandaise. ’Si vous partez d’emblée du principe que l’examen ne peut pas déboucher sur une autre conclusion que votre conclusion d’aujourd’hui, vous avez un problème’, a-t-il dit sur un ton menaçant.""Verdonk s’est vu faire des reproches de toutes parts durant le débat d’urgence. ’La ministre n’a pas agi avec circonspection. Nous ne devons pas faire une caricature du dynamisme’, a déclaré Verhagen. ’S’il n’en tient qu’au D66, Ayaan aura un passeport tout neuf avant la fin de la semaine, avec les compliments du gouvernement néerlandais’, a remarqué la députée D66 Van der Laan."
"La question est maintenant de savoir à quel point Verdonk est diminuée", conclut le même Volkskrant dans une analyse en page 3. "Elle peut rester ministre. Mais il reste à voir si les membres du VVD l’éliront aussi tête de liste, maintenant qu’elle a si profondément divisé le parti par son dynamisme. Son concurrent Mark Rutte s’est sagement abstenu de tout commentaire, mardi.""Le préjudice est grand pour les Pays-Bas et encore plus grand pour le VVD", fait valoir le chroniqueur H.J. Schoo en page d’opinion du Volkskrant. "Si cette crise a montré quelque chose, c’est bien que Rita Verdonk n’est pas compétente pour diriger son parti - et encore moins pour devenir premier ministre. La rectitude est une vertu, jusqu’à un certain point. Une qualité plus essentielle pour un leader politique est la capacité de gérer une crise sans faire de dégâts. Verdonk, les derniers jours, n’a absolument pas fait preuve d’habileté politique, ni de ce leadership." "Verdonk, avec son pseudo-dynamisme, a plongé le VVD dans une profonde crise. Elle est entrée en collision avec le vice-premier ministre Zalm et s’est aliéné d’un coup une partie du groupe parlementaire."
"La direction du pays a failli", estime aussi l’éditorialiste du Volkskrant. "La ministre Verdonk n’aurait jamais dû prendre une décision impulsive dont personne ne pouvait prévoir les conséquences. Les dirigeants du VVD auraient dû intervenir. Ces conséquences affectant aussi l’image des Pays-Bas dans le monde, le premier ministre Balkenende et le vice-premier ministre Zalm auraient dû intervenir et rappeler Verdonk à l’ordre. La seule façon de limiter les dégâts est de donner immédiatement un passeport néerlandais valide à Hirsi Ali. Cette affaire ne doit pas traîner un jour de plus...""Ce qui est valable pour les Pays-Bas en général s’applique au VVD en particulier : le parti est complètement déboussolé. Le seul libéral qui ait forcé le respect hier était - en effet - Ayaan Hirsi Ali.""Il doit être clair désormais, pour les membres du VVD, que Verdonk n’a pas les qualités nécessaires pour diriger le parti. Son principal concurrent, Mark Rutte, aurait pu faire preuve de leadership dans cette crise, mais lui non plus n’a pas été capable de faire mieux que d’appeler désespérément au calme. Le VVD est en proie au désordre ; il n’y a aucun leadership."
"Une aussi grave erreur politique, administrative et juridique a rarement été commise aussi vite", selon le commentateur du NRC Handelsblad d’hier soir. "Verdonk aurait mieux fait de réfléchir aux énormes conséquences politiques que le retrait de la nationalité néerlandaise à une importante députée et leader d’opinion de réputation internationale pouvait avoir pour le prestige du Royaume." "Verdonk nuit à l’image des Pays-Bas, gâche ses relations avec la Chambre, menace une parlementaire d’apatridie et se comporte d’une manière indigne du Royaume. Et pourquoi donc ?"
"Quoi qu’on puisse penser de ses opinions et de son style d’action, Hirsi Ali méritait un départ plus digne que ce débat kafkaïen sur la question de savoir si elle était vraiment qui elle disait être", remarque le Trouw. "La ministre Verdonk, ne serait-ce que par la rapidité de son action, n’a pas donné l’impression qu’elle était circonspecte. Cela ne doit pas rester sans conséquences."
"La Deuxième Chambre a rarement passé un tel savon à un ministre", souligne l’éditorialiste du Telegraaf, qui soupçonne Rita Verdonk d’avoir agi comme elle l’a fait pour manifester son dynamisme et sa rectitude, dans la perspective de l’élection de la tête de liste du VVD. "Il ne peut pas y avoir d’autres raisons, même si elle dément sur tous les tons."
Notons pour mémoire que l’écrivain Leon de Winter, ami de Hirsi Ali, rappelle en page d’opinion du NRC Handelsblad qu’en 1960, le général De Gaulle a empêché l’arrestation de Jean-Paul Sartre en disant : "On n’arrête pas Voltaire". "De Gaulle montrait qu’il était civilisé et un homme d’Etat. Rita Verdonk a prouvé qu’elle sera toujours directrice de prison, maintenant qu’elle a montré qu’elle veut diriger notre pays comme un établissement pénitentiaire."
D’autres Néerlandais connus, dont des journalistes et des chansonniers, appellent dans une lettre ouverte la Reine Beatrix à nommer Ayaan Hirsi Ali citoyenne d’honneur des Pays-Bas. "Il faut avoir du culot pour traiter la cible numéro un des terroristes islamiques radicaux des Pays-Bas comme persona non grata et l’expulser plus ou moins. Il faut avoir du culot pour chasser de son logement et de son pays un vrai héros hollandais, alors que nous en avons si peu."


16 mai http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7234
"La députée VVD Hirsi Ali a reçu à tort la nationalité néerlandaise", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "C’est ce que la ministre de l’Immigration Verdonk a écrit à sa collègue de parti lundi soir. Hirsi Ali a six semaines pour réagir. C’est ce qui ressort des réponses faites aux questions posées vendredi dernier par le député Nawijn. Verdonk affirme que sur la base des données connues maintenant, ’il convient pour le moment d’admettre qu’elle n’a pas reçu la nationalité néerlandaise, conformément à la jurisprudence de la Cour de Cassation’.""La ministre se réfère à un arrêt rendu par cette cour à la fin de l’année dernière, décidant qu’une famille irakienne n’a jamais reçu la nationalité néerlandaise parce qu’elle avait donné de faux noms lors de la demande de naturalisation.""La possible perte de la nationalité néerlandaise ne signifie pas que Hirsi Ali doit être expulsée. Elle a reçu un permis de séjour en 1992, après avoir été reconnue comme réfugiée. Ce statut restera probablement valable parce qu’en principe il n’est plus jamais retiré après douze ans.""On apprenait lundi que la politicienne VVD, à partir du 1er septembre, aurait un emploi auprès du groupe de réflexion conservateur American Enterprise Institute, aux Etats-Unis. C’est pourquoi elle quitterait la Chambre. Si elle n’avait pas annoncé elle-même son départ, elle y aurait probablement été contrainte. La Constitution prescrit que les parlementaires doivent posséder la nationalité néerlandaise.""La direction du VVD s’est réunie d’urgence lundi soir, pour débattre de la nouvelle situation. Etaient présents le ministre Zalm (Finances), Verdonk, le président du parti Van Zanen et le président du groupe parlementaire Van Beek. Ils ont décidé de ne pas réagir avant que Hirsi Ali ait annoncé son départ pour Washington lors d’une conférence de presse qu’elle donnera aujourd’hui.""Le député VVD Van Baalen est stupéfait par la décision provisoire de sa collègue de parti Verdonk. ’Je regretterais vivement que Hirsi Ali soit expulsée. J’espère que la décision définitive tiendra compte de ses services à la société néerlandaise. Nous ne pouvons tout de même pas la renvoyer en Somalie ! " "L’eurocommissaire Neelie Kroes, qui a fait entrer Hirsi Ali au VVD, s’étonne de la position de Verdonk. ’Quand je pense à toutes les restrictions que Hirsi Ali s’est imposées concernant sa vie privée, c’est inconcevable. J’espère que les Pays-Bas savent ce qu’ils font’."
"Il était clair depuis longtemps, pour Ayaan Hirsi Ali, qu’à terme elle quitterait la politique néerlandaise pour un emploi en Amérique", remarque le même Volkskrant dans un article de fond à la une. "Elle avait l’intention de partir le 30 janvier 2007, exactement quatre ans après sa prestation de serment à la Chambre. L’avance de son départ avait initialement tout à voir avec son logement : le 27 août elle doit quitter son appartement par ordre du tribunal, en raison des plaintes de ses voisins concernant la situation de sécurité. La députée le déplore. Elle n’a pas envie de passer de nouveau des mois dans des casernes à haute surveillance, comme après le meurtre de Theo van Gogh. En Amérique, elle espère pouvoir mener une vie plus décontractée.""Le départ de Hirsi Ali n’est pas une surprise pour les initiés haguenois. Depuis son arrivée sur la scène politique il est clair que sa lutte contre l’islam radical dépasse les Pays-Bas. Depuis son film Submission, les lecteurs du New York Times et de Time savent aussi qui elle est. Partout, on la nomme d’un trait avec l’écrivain menacé Salman Rushdie."
En page 3, le journal de centre gauche fait mention de "réactions mêlées" au départ d’Ayaan Hirsi Ali, au sein du VVD. "Le coryphée Hans Wiegel estime que ce n’est ’pas une perte pour le Parlement, ni pour le VVD’. L’ex-président du groupe parlementaire Jozias van Aartsen, par contre, trouve que c’est ’gênant pour la société et la politique néerlandaises’. Van Aartsen qui, en tant que leader du groupe, soutenait toujours Hirsi Ali, déclare comprendre la députée. ’C’est aussi significatif de l’état du pays : susceptible et provincial.’ Le député Hans van Baalen partage son avis et estime que Hirsi Ali est ’une fille fantastique’. Van Baalen : ’Elle s’est battue pour les droits de l’homme et a attiré l’attention sur les dangers du fanatisme religieux’.""Klaas Jan Terwal, président de l’organisation des jeunes libéraux JOVD : ’En mettant tous les musulmans dans le même sac et en adoptant un ton très dur, elle a détourné beaucoup d’électeurs allochtones du VVD.’ L’Organe de contact des musulmans et des autorités (CMO) n’est pas fâché non plus. Avec ses vives attaques contre l’islam Hirsi Ali a ’commis beaucoup de dégâts’, a dit le secrétaire Nasr Joemman." "Les amis de Hirsi Ali ont exprimé leur répugnance à la télévision, hier soir. Le producteur de cinéma Gijs van de Westelaken, qui a fait Submission avec Hirsi Ali et Theo van Gogh, a dit durant NOVA qu’il était temps qu’il rende son passeport. A ses yeux, la ministre Verdonk profite des mensonges de la députée pour montrer sa rectitude et accroître ses chances d’être élue tête de liste du VVD. ’On a réduit Ayaan au silence et Mohammed B. a gagné’. L’eurocommissaire et amie Neelie Kroes a dit qu’elle avait ’honte des Pays-Bas’."Le député indépendant Nawijn (ex-LPF), qui a dirigé le Service d’immigration et de naturalisation IND et été ministre de l’Immigration, a aussi posé à Verdonk des questions sur le statut de la députée Karimi (GroenLinks). Nawijn veut savoir si Karimi n’a pas reçu son permis de séjour abusivement, parce que dans le livre qu’elle a publié l’an dernier elle écrit qu’elle a inventé son parcours de réfugiée. Karimi a fuit son pays natal, l’Iran, et reçu l’asile en Allemagne.


15 mai http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7227
« Les mensonges que la députée VVD Ayaan Hirsi Ali a commis pour obtenir un permis de séjour aux Pays-Bas en 1992 auront peut-être des conséquences », a annoncé le Telegraaf de dimanche dans son grand article à la une. « La ministre Verdonk (Immigration), une collègue de parti de la députée d’origine somalienne, se voit contrainte d’examiner la question. La responsable libérale, qui est candidate à la direction de la liste électorale VVD, le fera sur la base d’un arrêt rendu par la Cour de Cassation l’an dernier, dont il ressort que les étrangers qui ont menti pour pouvoir rester aux Pays-Bas ne peuvent jamais obtenir la nationalité néerlandaise. Et une personne qui n’est pas néerlandaise ne peut pas être membre de la Deuxième Chambre. » « Vendredi, Verdonk avait déclaré que Hirsi Ali n’aurait jamais obtenu de permis de séjour sous son mandat. Mais, a ajouté Verdonk, on n’en est plus là. Divers experts ont néanmoins rappelé l’arrêt de la Cour de Cassation et Verdonk, samedi, durant un débat avec ses concurrents Mark Rutte et Jelleke Veenendaal à Oudenbosch, a laissé entendre qu’elle vérifierait tout de même si Hirsi Ali a obtenu la nationalité néerlandaise à juste titre. » « C’est d’autant plus remarquable que la direction du VVD était au courant des mensonges de Hirsi Ali dès 2002, lorsqu’on lui a demandé de se porter candidate à la Deuxième Chambre au nom des libéraux. » « La députée Hirsi Ali (VVD) doit envisager de démissionner maintenant qu’il est apparu qu’elle a menti pour obtenir la nationalité néerlandaise », écrit le Volkskrant à la une ce matin. « Tel est le conseil que l’ancien ministre de l’Intérieur Dijkstal a donné à sa collègue de parti dimanche. » « La ministre VVD de l’Immigration Verdonk fera examiner le déroulement de sa naturalisation. Samedi elle a suggéré que les décisions de naturalisation sur la base d’informations inexactes ne soient plus annulables après douze ans. Hirsi Ali, dans ce cas, ne profiterait pas de cette prescription puisqu’elle a reçu son passeport en 1997. » « Durant le programme télévisé Buitenhof , dimanche, Dijkstal a déclaré que la crédibilité de Hirsi Ali était en jeu. “Elle doit essayer de sauver la face”. Le VVD lui aussi a un problème, selon Dijkstal. Ce parti prône une politique d’immigration stricte alors qu’une de ses figures de proue politiques a inventé ses antécédents de toutes pièces. Dijkstal : “La question cruciale est de savoir comment le VVD combine cette ligne dure avec Hirsi Ali”. » « La présidente du groupe parlementaire GroenLinks, Halsema, estime que c’est surtout le VVD qui a un reproche à se faire. “Tous les personnages de premier plan du parti étaient au courant, mais ils ont dit oui à Hirsi Ali pour des raisons électorales. C’est une position intenable”. »
En page d’opinion du même Volkskrant, le chroniqueur Arie Elshout remarque qu’Ayaan Hirsi Ali, « les cinq dernières années, a tant remué et suscité des irritations, à gauche comme à droite, de Wallage à Wiegel, qu’il fallait qu’il y ait un règlement de compte politique un jour ». « Les mensonges sur son passé étaient connus, des chroniqueurs en avaient parlé. Mais brusquement, le député Nawijn, ami politique de Filip Dewinter, de concert avec le PvdA et l’ancien leader VVD Dijkstal, se jettent sur cette resucée de la VARA [organisation de radiotélédiffusion socialiste]. Cette alliance contre nature sent-elle que c’est le moment de faire pression sur Verdonk ? La ministre, pour asseoir son pouvoir, est peut-être disposée à sacrifier Hirsi Ali. C’est une spéculation, mais ce qui est certain, c’est que l’affaire est gênante pour Verdonk, justement parce qu’elle a adopté un profil de responsable sévère qui n’admet pas le mensonge. » « Le sort définitif de Hirsi Ali en dira long sur nous », conclut Elshout. « Ses voisins et le tribunal veulent qu’elle déménage. Bientôt elle devra peut-être aussi quitter le pays. Le calme reviendra aux Pays-Bas. Le metteur en scène de Submission est mort, l’auteur parti et le film repose dans un coffre-fort. Et Ayaan devra chercher un nouvel asile. Un quotidien italien a suggéré l’Amérique. Cette fois-ci elle n’aura pas à mentir sur son parcours. »
Le commentateur du Telegraaf estime qu’il est « absolument nécessaire que Hirsi Ali s’explique sur son comportement dans le passé. D’autres qui ont aussi menti n’ont pas obtenu de permis de séjour et ont dû quitter le pays. L’ex-star du PvdA pourrait peut-être chercher un autre podium que le Binnenhof pour sa mission anti-islamique après 2007. »
Pour le Trouw, « il n’est pas étonnant que les mensonges d’Ayaan Hirsi Ali sur son identité et les motifs de sa demande d’asile soient maintenant devenus une question politique. Il n’y a pas longtemps, la ministre de l’Immigration Verdonk a expulsé la jeune Kosovare Taïda Pasic pour des raisons similaires et la question est maintenant de savoir dans quelle mesure cette politique est crédible. » « Même s’il est établi que ’Hirsi Magan’ a acquis la nationalité néerlandaise sous de faux prétextes, cela ne doit pas déboucher sur l’annulation de sa naturalisation, même si c’est possible du point de vue légal. Pas pour justifier des mensonges plus ou moins gros, mais pour souligner une fois de plus que la politique d’asile ne doit pas être sans nuance. La question oblige le VVD à s’interroger sur la crédibilité de sa sévérité en matière d’asile. Hirsi Ali, en tant que députée, doit aussi se poser la question de la crédibilité. » « Cette affaire est une leçon de modestie et d’humanité », conclut le journal chrétien progressiste.