C'est la guerre au sommet à Amsterdam. Le conflit entre l'adjointe Anne-Lize van der Stoel (lesbienne connue, parti libéral, photo ci-contre)) et le président de Gay Business Amsterdam (GBA, très business), Siep de Haan, éclate au grand jour. A l'origine, van der Stoel veut améliorer l'hygiène des clubs de la ville, il est vrai très très sales, et de son côté Siep de Haan veut assurer à son organisation le monopole des activités gay. Lors de la Gay Parade, la ville autorise certains bars à installer une tribune de karaoké, sans passer par le GBA. Siep de Haan est furieux et lance dans le GayKrant une campagne pour trouver le/la remplaçant(e) de van der Stoel. Anne-Lize van der Stoel, de son côté, demande aux commerçants et propriétaires de bars et clubs de trouver une nouvelle direction au GBA, que la ville puisse enfin avoir un interlocuteur sérieux. C'est alors que les langues se délient. Jelle Houtsma, élu amstellodamois et président d'une association de prévention, révèle que les "vérités" sur van der Stoel, largement relayées par les média depuis deux ans (dont Têtu a parlé) ont été forgés de toute pièce: elle n'a jamais voulu interdire la nudité à Amsterdam, ni fermer les backrooms, ni interdire les drapeaux gays. De son côté van der Stoel est restée injoignable à chaque révélation. "Elle pensait que le vérité éclaterait d'elle même". Un tel conflit est rarissime aux Pays-Bas, où le consensus fait l'objet d'un véritable culte. S'il semble évident que van der Stoel ne retrouvera pas son siège d'adjointe, la place de de Haan est aussi compromise: la désorganisation et les conflits gênent le commerce, et dans un monde des bars et clubs très orienté business, c'est inacceptable._____________________
Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est moi qui ai écrit pour Libération la niouze qui a légitimé de Haan dans son procès en sorcellerie contre van der Stoel. Cette niouze, je l'ai trouvée en surfant sur les sites homos hollandais. J'ai ensuite appelé qui j'ai pu pour me faire confirmer les "projets" de van der Stoel (qui se sont donc révélés fantaisistes, mais longtemps a posteriori). Ce qui est quand même incroyable, c'est qu'à aucun moment la mairie ou les services de van der Stoel n'ont souhaité faire de déclaration. Plusieurs fois j'ai essayé de parler à van der Stoel, et jamais je n'ai réussi.Si Siep de Haan (ci-dessus en photo) est un méchant arriviste, Anne-Lize van der Stoel est une très mauvaise politicienne: c'est aussi son rôle d'être disponible pour les média afin que tout le monde ait les informations les plus précises possibles. Je suis en colère contre de Haan qui est un menteur, un falsificateur et qui m'a manipulé (il a aussi manipulé le GayKrant et la presse néerlandaise), mais je suis écoeuré par la nullité politique de van der Stoel qui, à aucun moment, n'a su faire face.
Par ailleurs, l'ex-adjoint (gay lui aussi, et VVD encore une fois) Huffnagel est en pleine guerre des nerfs avec de Haan: il semble que le boyfriend de de Haan ait eu à souffrir dans son entrisme politique du blocage de van der Stoel et Nuffnagel. Quelle histoire!
Dans tout cela, c'est surtout Amsterdam qui souffre: entre l'arrivisme ultra-business de chef de GBA et la molesse médiatique de van der Stoel, la ville a eu une réputation réactionnaire dans le monde entier. Van der Stoel semble sur un siège éjectable, mais il est aussi temps qu'il y ait une révolution de palais au GBA: que de Haan s'en aille aussi!
Quelques liens intéressants: http://www.parool.nl/nieuws/2005/AUG/09/ams2.html
http://www.gaykrant.nl/index.php?id=9&a=bericht&bericht=1401
http://www.la-vita.nl/Nieuws/2004/12/20-2.htm
http://www.rtvnh.nl/nieuws/laatstenieuws.asp?newsid=47728
