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lundi 20 décembre 2004

Un nouveau Berlin?°

Hier, je suis allé dîner chez Bauke, un ami kreukreu qui organise des soirées à Amsterdam et qui est marié à un Berlinois. Bien sûr, on a parlé de Paris, Berlin et Amsterdam. Il y a quelques temps, je comparais Amsterdam et Berlin, mais d'une façon assez sévère: Amsterdam depuis 2002 a un petit air (toutes proportions gardées) de Berlin en 1933. Des meurtres haineux, des insultes dans la rue, des graffiti racistes...
Mais hier, c'est une tout autre comparaison qui a été proposée: comme Berlin sinistrée par la réunification, Amsterdam sous Balkenende-Zalm-Cohen s'est fortement paupérisée. On n'y a certes jamais vu autant de 4x4, de bars à sushis trop chers ou de cafés prétentieux, mais de plus en plus de gens perdent leur travail et le style de vie qui va avec.
Le thermomètre de Bauke, c'est ses soirées gaies punk-électro-alternatives, qui existent depuis 10 ans. Les deux dernières années, de plus en plus de fashion queens (des pédés branchés) étaient visibles aux Spellbound parties, à montrer leurs derniers ticheurtes griffés et à faire la gueule dans leur coin tout en faisant saillir leurs muscles fraichement gonflés à une gym pédé de la ville. Mais depuis quelques mois, il ne reste plus que les alternos, avec des crêtes d'iroquois, les lesbiennes butch buvant leur bière à la bouteille et les pédés alternatifs, moins préoccupés par leur carrière professionnelle inexistante que par l'art, leurs amis et la musique.
Il faut dire, c'est facile de sortir dans les endroits alternatifs quand on est fauché: c'est pas cher, la musique est bonne, on n'est pas obligé à de régulières fashion updates (et d'autant plus onéreuses), et puis on s'amuse sans être obligé se sortir son iPod (le mini, en rose avec une housse signée par un créateur, of course) ou descendre de son 4x4 impossible à garer. De plus en plus de pédés deviennent caissiers, barmen, chômeurs. Les boutiques de luxe ferment ou licencient leurs employés, les neurdes (ceux qui bossent dans l'informatique) ont perdu leur immense pouvoir de nuisance et doivent se contenter de salaires médiocres. Bref, les années grasses sont finies.
C'est pas grave, on va recommencer à s'amuser. L'underground renaît, les bobos vont vivre ailleurs. Il était temps. Ah, Amsterdam tu m'as manqué!



Lien: http://www.spellbound-amsterdam.nl