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jeudi 31 mars 2005

Je dis non au non, enfin, sûrement... °

Je suis rentré de France tout retourné: je me suis mis à envisager pouvoir voter 'non' à la constitution européenne. C'est dire si l'atmosphère de Paris était viciée! Les pédés font encore plus la gueule que d'habitude dans leurs bars enfumés, toujours aussi maigres et alcooliques, le peuple d'en-bas ne semble pas très bien digérer l'affaire Gay-mar (je suis drôle, hein?), "on n'a aucune perspective de changement et ça se sent" m'a dit un ami, les crèmes antirides miracles étaient introuvables et le nouveau rock français m'a gonflé vraiment énormément.
Bref, je bitche, je bitche, mais j'étais content de rentrer à Amsterdam. Balky est ringard, Zalm est con et a ruiné le pays, mais au moins la corruption est moindre et on sait qu'aux prochaines élections ils vont se prendre une claque d'enfer, au point qu'on se demande si les libéraux et les chrétiens-démocrates tels qu'on les connaît existeront encore. Bref, ça va moyen ici mais on a des perspectives de changement.
En fait la constitution c'est vrai qu'elle est longue, qu'elle n'a pas la grâce de la constitution batave (en la relisant j'ai apprécié non seulement sa brièveté mais aussi son équilibre), mais elle inscrit des choses qu'on a besoin de voir inscrites: l'interdiction de la peine de mort, la valeur de tous, même issus des minorités (sans que le terme soit défini, mais que font les cathos?), la paix, la démocratie, blablabla. Bon, c'est vrai qu'en lisant le constitution de 1958 on peut douter de la force réelle de ce qu'y est écrit: la république est décentralisée (ah ah ah!) et l'accès aux femmes aux mandats électifs est assuré par la loi (ah ah ah!). Mais bon, mieux vaut un truc joli écrit sans qu'on sache si ça va être respecté que rien du tout, non?
Bref, la France fait la gueule, mais pas moi, alors je vais voter oui. C'est pas un non qui va faire partir Chirac (qu'une dissolution ratée et un minable 19% au premier tour n'ont pas chassé), et puis si ce n'est lui ce sera son frère (façon de parler). Enfin, être dans le même groupe que les cathos polonais intégristes, Chevenement, les sectes post-marxistes et Wilders, non merci. Je sais encore choisir mon camp correctement.

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Réaction de Karim : "Il faut se méfier du "guilt by association" - après tout, Le Pen était contre la guerre en Irak, et Bruno Mégret pour... Je ne suis malheureusement pas appelé à voter sur la nouvelle constitution (Göran Persson, notre bien-aimé premier ministre que l'Europe entière nous envie, a justement considéré qu'il était sûr de perdre un réferendum sur le sujet, et a sagement décidé qu'il ne faut jamais poser de question quand on est pas sûr de la réponse), mais je suis en train de la lire. Il y a des avancées incontestables (l'intégration de la charte des droits fondamentaux dont la valeur juridique est désormais inconstestée, l'extension - limitée - des prérogatives parlementaires, un potentiel affaiblissement du Conseil par rapport à la Commission), des usines à gaz (la répartition des compétences en matière de politique extérieure entre ministre des affaires étrangères de l'UE, président du Conseil européen, Etats membres et Commission - si quelqu'un peut me l'expliquer clairement en cinq minutes, merci de me passer un coup de fil!) et des passages toujours aussi rédhibitoires (tout ce qui touche l'union économique et monétaire, par exemple, qui est un exemple de dogmatisme anti-démocratique qui ferait pâlir d'envie le ministère de la planification nord-coréen, raison pour laquelle j'avais voté non au réferendum suédois sur l'euro). Je passe sur la disparition de la disparition du principe "un commissaire par Etat membre", qui émeut le ressortissant d'un petit pays que je suis...
Cerise sur le gâteau: toute modification de la constitution doit se faire, comme c'est le cas dèjà aujourd'hui, à l'unanimité - autant dire que les pires dispositions, notamment celles relatives à l'union économique et monétaire, sont gravées dans le marbre. Alors renforcer la légitimité d'un traité un maints égards imparfait en en faisant une constitution, je suis dubitatif - je ne sais pas comment je voterais à l'heure actuelle si j'en avais la possibilité, mais je penche vers le non..."

Peter van der Vorst, mascotte de RTL *

Le journaliste et animateur Peter van der Vorst vient de signer un contrat de 3 ans avec les chaînes de télévisions RTL4, RTL5 et Yorin, où il figure comme la personnalité la plus en vue. Il avait commencé sa carrière au GayKrant et avait été embauché par RTL Nederland pour “son talent exceptionnel”. Il est devenu célèbre en co-présentant “RTL Boulevard”, une émission quotidienne très gay-friendly, et non seulement pour avoir ouvertement émis des doutes sur l’hétérosexualité d’un des fils de la reine Beatrix, mais surtout pour avoir critiqué la maison royale et sa supposée homophobie. Les journalistes, chanteurs et animateurs ouvertement gays sont de plus en plus nombreux et populaires aux Pays-Bas, et leur coming out ne semble nullement nuire à leur carrière.

Les mosquées amstellodamoises invitent les gays *

Alors qu’une polémique enfle à propos de l’insécurité de certains quartiers d’Amsterdam pour les homos, Achmed Marcouch, le président de l’Union des mosquées marocaines d’Amsterdam (UMMA), veut organiser en rencontre entre le COC (le CGL local), les pères marocains, le conseil d’arrondissement, la police et les organisations marocaines. D’après lui, des homos ont été harcelés par certains membres de la communauté marocaines amstellodamoise et il est temps d’apprendre à se connaître les uns les autres. “L’Islam a une position claire vis-à-vis de l’homosexualité, mais la façon dont on se comporte vis-à-vis des gens en est une autre. Et c’est de cela dont veulent parler les mosquées” a déclaré marcouch au journal De Stem.“Les parents doivent apprendre à leurs enfants qu’il y a dans ce pays une liberté suffisante pour choisir qui on est et qu’il faut le respecter. On ne doit pas de voir les uns les autres comme homos ou Marocains, mais comme des êtres humains”.

mercredi 30 mars 2005

Nimègue s’habille de rose *

Nimègue a décidé de s’habiller en rose. La ville du sud-est des Pays-Bas, en accord avec le comité d’organisation du Roze Zaterdag (le “samedi rose”), a décidé de changer ses panneaux d’entrée: de bleu, ils sont devenus roses. Le premier panneau rose a été dévoilé mercredi par la maire de la ville, Guusje ter Hordst. Les services techniques de la ville ont une semaine pour changer tous les panneaux. Selon la maire, c’est une occasion unique pour faire parler de Nimègue, qui fête cette année ses 2000 ans d’existence. “On ne pouvait pas faire mieux que de colorer les de la ville en rose” a déclaré la maire. Pour le chef du projet Roze Zaterdag Nijmegen 2005, Wouter Christiaens, “Nimègue s’offre un coming out municipal en remplaçant ses panneaux par des exemplaires roses. Elle n’est pas seulement la ville la plus ancienne des Pays-Bas, mais aussi la plus ancienne ville rose. Le thème de cette année est Pink Cross-Over. Avec ce Cross-Over on veut contruire un pont entre tous les groupes de la société dans laquelle la diversité et la pluralité sont les mots clefs. Le Roze Zaterdag 2005 brise les barrières et fait dialoguer les roses comme les pas-roses.”

mardi 29 mars 2005

Le ministre de la santé veut interdire le bareback *

Le ministre répond aux préoccupations d'un parti extrémiste protestant pour la santé des homosHans Hoogervorst, le ministre néerlandais de la santé, a déclaré vouloir prendre des mesures strictes contre les amateurs de sexe non-protégé. En réponse aux questions du parti réformé (SGP, extrême-droite protestante), le ministre libéral a déclaré que les communes doivent systématiquement refuser leur autorisation aux fêtes où se tient du sexe non-protégé. L’inspection sanitaire (Inspectie voor Volksgezondheid) avait déjà plaidé pour l’interdiction de telles fêtes. Les associations homos se montrent circonspectes, d’abord parce que seuls les homos sont visés, mais surtout parce que les hommes qui sont dans le placard vont se réfugier dans la clandestinité et être hors d’atteinte pour le travail de prévention des associations.

lundi 28 mars 2005

Les maires homos fondent une association *

Seulement sept maires sur 476 sont ouvertement gayLes maires homos néerlandais se sont réunis à l’inititative du travailliste Peter Rehwinkel pour fonder l’association des maires homos, pour l’instant au nombre de sept, sur 476 maires néerlandais (nommés par la reine et responsables devant le conseil municipal). Les sept sont Arno Brok, maire de Sneek, Frans Buyserd d'Aalburg, Geert Dales de Leeuwarden, Ton Jansen de Neerijnen, Toon Mans de Hillegom, Jaap Nawijn d'Ouder-Amstel et Peter Rehwinkel de Naarden. Ils invitent les autres à sortir du placard rapidement.

Péril en la demeure

Je rentre juste de Paris. Avec du chocolat, de l'huile, du beurre, du thé et des gâteaux. Pleins d'histoire très bientôt sur la France vue de mes yeux kreukreutisés, et des Pays-Bas vus de mes yeux re-francisés. Oh là là...

mercredi 16 mars 2005

Petites phrases assassines à Utrecht *

La conseillère municipale Theodora Garretsen (VVD, libéraux) a décidé que la meilleur arme politique contre le maire d'Utrecht était le dénigrement: elle a ainsi envoyé de nombreux emails sur les "tendances gay" de Frits Naafs. Ses collègues ont très mal réagi, l'accusant non seulement de discréditer le maire, mais aussi tous les homos.Un message: "Je ne fais que rapporter des choses qu'on m'a racontées dans la rue. Le maire est-il homo? Je n'en sais rien. Mais son comportement est bizarre." Autre message: "Je vois bien que Naafs regard toujours avec désir mon sac à main Claudio Ferrici"Pour le gouverneur de la province, Staal, "C'est au delà de l'inacceptable. J'ai du respect pour Naafs, qui a longtemps laissé passer ce genre de choses. Je viens de lui conseiller de porter plainte pour fimmanation"Commentaire de Frits Naafs: "je trouve tout cela tellement ordinaire..."

Le COC veut que 'homosexualité' soit inscrit dans la constitution *

Le COC (CGL néerlandais) a demandé par courrier que le terme "homosexualité" soit désormais inscrit dans l'article premier la constitution, qui porte sur l'interdiction des discriminations. Le ministre de l'intérieur De Graaf (centre) semble acquis à cette cause. Selon le COC "75% des homos néerlandais trouve que la tolérance envers l'homosexualité recule [sondage du GayKrant]. Les symptômes de cette intolérance sont visible dans l'enseignement, où les élèves homos se sentent 6 fois moins en sécurité que les autres, où les enseignants décident de retourner dans le placard et où les directeurs refusent dy accorder la moindre attention. Des tensions entre certains groupes de migrants et les homos s'accroîtent: il est question d'incidents violens dans les anciens quartiers des grandes villes, mais aussi de xénophobie croissante parmi les homosexuels. Les homos rencontrent toujours des problèmes au travail, dans les clubs de sport et dans les maisons de retraite.""Il faut que l'interdiction des discriminations à cause de l'orientation sexuelle soit plus évidente. Alors que la religion ou la philosophie sont explicites dans l'article premier, alors que l'homosexualité ou l'hétérosexualité ne le sont pas. C'est un signal" souligne le président du COC, Wybren Bakker. "Croyants, personnes d'une couleur différente et homosexuels: ils doivent tous être protégés de la même manière dans l'article premier."

vendredi 4 mars 2005

Une députée se grille auprès des lesbiennes *

Une rédactrice du site homo Roze Rijk (Royaume rose), Anna Tijsseling, a dénoncé dans le quotidien néerlandais Trouw les commentaires de la député verte Naima Azough à l'encontre les lesbiennes. Selon cette dernière, en effet, les musulmanes en mal d'émancipation doivent se garder de regarder vers les féministes traditionelles car elles ont exclu les hommes de leur mouvement. "Il fallait alors absolument devenir lesbienne" aurait dit Azough. Elle aurait ridiculisé la deuxième vague féministe et se serait moqué des lesbiennes, ce qui a provoqué de nombreuses rédacation à l'Assemblée."Le style de vie lesbien est utilisé pour disqualifier l'émancipation telle qu'elle a eu lieu. De la part d'un parti progressiste, cela peut laisser penser que critiquer le mode de vie lesbien est acceptable" écrit Tijsseling. Selon elle, c'est d'autant plus grave qu'Azough s'adresse à une communauté musulmane déjà assez peu sensible à la question homosexuelle.Beaucoup reprochent à Naima Azough d'avoir été choisie uniquement parce qu'elle est d'origine marocaine et d'enchaîner les gaffes et les preuves de son manque de sens politique. Son parti, le Groenlinks, a toujours faire son possible pour promouvoir femmes et étranger(e)s en politique.

L'homomonument fait encore une victime *

Le monument amstellodamois dédié aux gays, tout près de la maison d'Anne Frank, au pied de la Westerkerk, a encore fait une victime. Jelle Houtsma, membre du conseil municipal, a glissé sur le monument recouvert de neige et s'est cassé le tibia. C'est loin d'être la première victime du monument composé de trois triangles de marbre rose: en octobre dernier, Frans Mom, président d'une association gay néerlandaise, s'était cassé le bras en tombant alors qu'il rendait hommage à une activiste lesbienne assassinée au Siera Leone. Le taxi qui l'avait emmené à l'hôpital lui avait dit "vous n'êtes pas le premier, cela arrive tout le temps".Les photos du monument sur http://www.homomonument.info/

Le ministres ouvre l'adoption à l'étranger aux couples gays *

Les associations homos néerlandaises le réclamaient de puis longtemps. Il a fallu l'entregens des collectifs de parents adoptants (à majorité hétérosexuelle) et d'une majorité de députés pour que le ministre de la Justice Donner (chrétien-démocrate) accepte d'ouvrir l'adoption à l'étranger aux couples de même sexe. Les quelques éléments de la lois qui étaient discriminatoires à l'égard des couples du même sexe seront supprimés. Jusqu'alors, ils ne pouvaient adopter que des enfants néerlandais, très peu nombreux et souvent affligés de handicaps lourds. Le changement de loi interviendra au courant de l'année 2006.Certaines provinces brésiliennes et l'Afrique du Sud ont déja affirmé autoriser l'adoption d'enfants aux familles homoparentales.

jeudi 3 mars 2005

Des devoirs mais peu de droits à Aruba *

Aruba, une île néerlandaise des Caraïbes, refuse d'accorder certains avantages sociaux et fiscaux aux couples de même sexe, même mariés. Selon le Conseil de l'île, qui bénéficie d'une statut particulier depuis 1986, l'extension des droits relevant du mariage aux gays mettrait en danger la paix sociale, "le mariage n'exist[ant] qu'à travers un homme et une femme".
Cependant, un mariage contracté aux Pays-Bas doit être reconnu selon les droits privé et civil, ce qui implique que les époux doivent impérativement remplir leurs devoirs, en particulier d'assistance.

Les libéraux contre les discriminations *

Dans son dernier manifeste "A propos de la liberté", le VVD (parti libéral, droite) demande que l'article de la Constitution interdisant la discrimination prime sur celui garantissant la liberté religieuse.Le conflit entre trois articles de la constitution (liberté d'expression, liberté de culte et interdiction de discriminer) devrait pouvoir être résolu simplement, selon le VVD. Les libéraux ont à l'esprit les propos violemment homophobes et misogynes de quelques imams, qu'aucun juge n'avait pu condamner, mais aussi le renvoi d'enseignants gays d'école chrétiennes.
"La religion est un choix, alors que le sexe ou l'orientation sexuelle sont de naissance et doivent donc bénéficier d'une protection plus importante" plaide Gert Dales, maire gay de Groningue et coordinateur du manifeste. Le manifest propose aussi d'abolir l'article 23 de la Constitution garantissant la liberté d'enseignement, et ayant pour conséquence le financement public d'écoles chrétiennes fondamentalistes ou islamistes. "Les enfants y apprennent que l'homosexualité est un peché et doit être combattue. Ce n'est pas acceptable" explique Dales.

Les associations veulent favoriser l'adoption à l'étranger *

Le COC (CGL néerlandais) et la Fédération HoLeBi ont lancé une action à l'étranger pour montrer que les enfants adoptés sont entre de bonnes mains chez les parents gays néerlandais. Le ministère de la Justice interdit en effet aux couples du même sexe d'adopter à l'étranger de peur que les Pays-Bas ne se retrouvent sur la liste noire et que les couples hétérosexuels néerlandais ne puissent plus adopter non plus. Les deux organisations ont donc demandé aux ambassadeurs néerlandais d'insister auprès du gouvernement pour élargir les possibilités d'adoptions aux familles homoparentales, dans l'intérêt même des enfants. Le ministère de la Justice avait sondé le terrain il y a peu, avec des résultats très négatifs. Les gays néerlandais ne peuvent adopter qu'aux Pays-Bas, où les possibilités sont très réduites, le plus souvent des enfants lourdement handicapés. La seule possibilité est jusqu'à maintenant d'adopter en tant que célibataire, puis de faire reconnaître l'autorité parentale de son conjoint par un juge. Un moyen bien compliqué, selon les organisations gays néerlandaises.

Les demanders d'asile en danger *

Les associations néerlandaises se font beaucoup de soucis à propos des demandeurs d'asile aux Pays-Bas. Elles signalent qu'il y a de plus en plus de refus d'asile pour les demandeurs d'asile homosexuels. Des ressortissants iraniens, libanais et libyens pouvant craindre pour leur vie du fait de leur orientation sexuelle se sont vus refuser l'asile, et les cas de discriminations dans les centres d'asile sont de plus en plus nombreux. Les associations ont demandé à la ministre de l'intégration, la très xénophobe Rita Verdonk, de tenir compte des conséquences, parfois extrêmes, d'un refus d'asile pour ces personnes, et lui demandent d'assurer la sécurité des gays dans les centres d'asile.