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mercredi 31 octobre 2007

Le rappel aux règles de la bible par une élue de la ChristenUnie fait chou blanc.

L'élue chrétienne amstellodamoise d'origine surinamienne Yvette Lont a demandé aux membres de son parti d'être conséquent avec la bible et d'interdire de politique tous les "homosexuels pratiquants". Sur le modèle d'une élue ChristenUnie (CU) de Wageningen qui avait démissionné quand elle avait emménagé avec sa copine, Lont demande que le règlement interne systématise ce genre de décisions.
Les demandes de Lont n'ont suscité aucune réaction dans un parti chrétien fondamentaliste progressiste en mutation où la question homosexuelle commence à être vue sous un autre angle. Sa motion ne sera semble-t-il pas soutenue au prochain congrès. Lont a été invité par les organisations chrétiennes homosexuelles (ContrariO) à venir améliorer ses connaissances sur la question: "Madame Lont donne une image caricaturale des homos chrétiens et de la façon dont les chrétiens agissent les uns envers les autres. Elle nous blesse au plus profond de notre être avec ses déclarations. Il se peut qu'elle ne se rende pas compte des conséquences de ses déclarations."
La ChristenUnie avait pour position officielle que s'il est préférable pour ses membres de ne pas se marier avec une personne de même sexe, cette liberté doit être laissée aux autres. La question d'une telle liberté aussi au sein du parti commence donc à gagner du terrain.
La ChristenUnie est membre du gouvernement Balkenende IV et forme une coalition avec les Chrétiens-démocrates du CDA dont la ministre de l'agriculture est ouvertement lesbienne, et les travaillistes du PvdA, connus pour leur position très gay-friendly. D'après les sondages, beaucoup de gays et de lesbiennes voteraient pour ce parti socialement très progressiste si sa position était plus ouverte sur la question homosexuelle.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=12044

mardi 30 octobre 2007

Shukran Bamba Laurent & Lewis Remix



A l'occasion de la sortie du nouvel album de Youssou N'dour, nous mettons en ligne le febuleux remix que nous avions fait de "Shukran Bamba" de l'album "Egypt". Quand la musique arabo-africaine rencontre l'electro-oldskool. Enjoy!
Mode d'emploi: cliquez sur la barre pour écouter un extrait, cliquez sur la photo pour accéder la page de téléchargement.

dimanche 28 octobre 2007

Disparition par non-reproduction



On me donne souvent des explication culturalistes pour expliquer la montée spectaculaire de la xénophobie aux Pays-Bas. Je pense que la "culture" (je ne parle pas d'art, mais de façon de percevoir, de concevoir et d'exprimer la réalité) n'est pas un explication en général, mais plutôt un symptôme. Ce n'est pas la "culture néerlandaise" qui explique la xénophobie: la xénophobie qui parcourt la culture néerlandaise est plutôt le reflet d'autre chose. Mais de quoi?
Une des théories qu'on a développée un peu pour rire avec Lewis (mais qui semble parfois faire sens) est que les Néerlandais sont en phase de réaction xénophobe parce qu'ils sentent qu'ils sont en danger. Physiquement. Et ils le sont: la population totale des Pays-Bas baisse chaque année de la taille d'une bonne ville moyenne, et jamais le nombre de naissances pour 1000 habitants (11,7) n'a été aussi bas. Tous les bébés que l'on voit dans le quartier, avec ces parents en peu gros mais si fiers avec leurs landeaux supertechno (la fameuse Straight Pride™), ne doivent donc pas faire illusion.
Pire encore, les taux de fécondité pour les femmes néerlandaises autochtones (femmes nées aux Pays-Bas métropolitains et dont les deux parents y sont aussi nés) sont aussi au plus bas: sur les 170.000 bébés nés en 2005, 33.000 sont le fait de femmes allochtones non-occidentales (turques, marocaines, surinamiennes, antillaises...), et 10.000 de femmes allochtones occidentales (italiennes, allemandes, françaises, américaines...), soit un bébé sur quatre! Alors que les allochtones (comptés très largement, donc) forment moins de 20% de la population et que la moitié d'entre eux n'est pas encore en âge de procréer. D'après les projections du CBS (Bureau central des statistiques), les allochtones seront 40% d'ici vingt ans. Non pas parce qu'ils font plein de bébés: leurs taux de fertilité sont plutôt dans la moyennes européenne, mais bien parce que les autochtones ne font pas/plus d'enfants.

Je ne vais pas raconter les mêmes histoires encore une fois, mais il est temps de changer les habitudes ici: introduire le travail des femmes avec sérieux et respect, les aider au quotidien (mettre en place des cantines, des crèches moins chères et ouvertes plus longtemps, des services de garderie abordables, mettre en place des "études" à l'école et retarder l'heure de fin de l'école, développement de vraies écoles maternelles...), mais aussi arrêter de pénaliser via les impôts le conjoint (femme) qui travaille. Il faudra aussi changer les mentalités: une femme épanouie qui travaille (donc qui n'a pas seulement un boulot à temps partiel et mal payé), qui est aidée dans les tâches ménagères (aide professionnelle ou mari!) et dans l'éducation (rôle de l'école!) des enfants aura tendance à faire plus d'enfants, c'est les statistiques qui le montrent.
Franchement, vu les remarques agressives que je reçois quand j'aborde le sujet, venant surtout des femmes autochtones, je ne pense pas que les Pays-Bas soient prêts pour changer leurs habitudes. Mais alors pas du tout.
Je ne parle même pas du rôle essentiel de l'école (maternelle et primaire) pour l'intégration entre enfants allochtones et autochtones. On est au niveau zéro, rien n'a été commencé, même de très loin. Autant dire que les générations tolérantes et aveugles aux origines ne sont pas encore nées, ou en tous cas pas encore scolarisées. Bref, c'est vraiment pas gagné.
Les Néerlandais vont donc faire moins de bébés, et un de ces jours se retrouver en minorité dans leur propre pays. Autant dire que la xénophobie que nous voyons croître de façon spectaculaire ces dernières années n'a pas encore atteint son sommet historique. Je ne sais pas si Verdonk et Wilders survivront longtemps la politique haguenoise, mais je suis sûr que leurs idées ont encore de beaux jours devant elles, rien que pour les raisons que je viens de vous exposer.
Il faudrait demander à Emmanuel Todd ce qu'il en pense, lui qui adore fonder ses prédictions sur des chiffres bien tangibles, comme les taux de natalité et les taux de participation des femmes au marché du travail. Lewis se demande s'il a vraiment envie de vieillir dans un tel pays. Je lui remonte le moral en lui rappelant que, comme c'est parti, il y aura assez de jeunes allochtones pour être gentil avec lui et l'aider avec son rolator et son jeune chien (un labrador chocolat, of course), Martin, sixième du nom...

Voter avec ses pieds

Plusieurs de mes amis quittent l'Union Européenne, j'en avais parlé il y a peu (lien du message). Voilà que tombent les nouvelles d'autres départs: le frère d'un copain va en Turquie (d'où sont originaires ses parents mais il a lui-même grandi aux Pays-Bas et est l'exemple de ces "Nouveaux Néerlandais" suréduqués que les Pays-Bas feraient bien de retenir), un de mes amis (noir et homo) est en train de préparer son départ pour le Canada, où une copine (belge mariée à un Ex-Yougoslave) parle d'y aller depuis longtemps...
Entretemps, j'ai vu sur internet une émission du magazine néerlandais Tegenlicht, qui à lui seul justifie la possession d'un téléviseur, sur ces jeunes d'origine turque qui quittent les Pays-Bas (où ils sont nés et/ou où ils ont grandi) pour s'installer en Turquie. Un peu mal construit mais très impressionnant: alors qu'ils sont les biens les plus précieux du pays, avec leur jeunesse, leur éducation et leur savoir, ils s'en vont car ils ne supportent plus les discriminations. Les jeunes qui sont le sang neuf du pays se tirent, ne restent que ceux qui ne sont pas en état de partir, trop pauvres ou pas assez éduqués. Un jeune homme, beau, surdiplômé et parlant ABN sans accent: "Pourquoi devrions-nous travailler pour payer la retraite des baby-boomers qui nous discriminent et nous excluent?"
Vu comme ça, en effet...

samedi 27 octobre 2007

schizophrène toi même

Le jeune d'origine marocaine qui a blessé deux agents et a été abattu dans un commissariat de Slotervaart (là où ont lieu régulièrement ces derniers jours des émeutes) souffrait de schizophrénie.
Selon les spécialistes de la question, le taux de schizophrénies est une bonne indication de l'acceptation d'une population (lien en néerlandais). En gros, que les Marocains de la première génération en soufrent cinq fois plus souvent que les Hollandais blancs montre qu'ils ne se sentent pas superbien acceptés, et le fait que les Néerlandais d'origine marocaine (deuxième génération) ont sept fois plus de chances de souffrir de schizophrénie est encore plus cruel pour la société néerlandaise: cela montre bien que les Néerlandais ne font pas leur part du travail d'intégration. Causes principales: frustrations, insécurité sociale et affective, haine de soi, intériorisation de la xénophobie, dépressions liées à un manque de perspectives... Même les Surinamiens, dans le royaume depuis quatre siècles, souffrent deux fois plus de schizophrénie que les petits blancs.
Le facteur génétique n'est donc pas en cause, surtout avec des groupes de population aussi larges: les surinamiens sont supermélangés, et en général on retrouve les même taux de schizophrénies dans toutes les populations (un peu comme l'homosexualité). D'après ce que j'ai compris, ce serait une façon de gérer la réalité, même si dans certains cas cela peut évoluer vers des délires très impressionnants. Un peu la même source que la production artistique (qui est une forme de gestion créative de la triste réalité), mais en beaucoup plus intense et beaucoup moins contrôlé.
Le plus navrant, c'est que la presse de droite néerlandaise, plutôt que de se demander comment cela se fait... préfère dire que ce n'est pas vrai. Forcément, c'est plus simple que remettre en cause son attitude. Surtout à Elsevier où on avait adoré les thèmes de Finkielkraut sur les pogroms anti-républicains et le racisme anti-blancs à propos des émeutes françaises: c'est bien plus drôle d'accuser les pauvres et les allochtones de ne pas aimer les riches que de se demander d'où ce manque d'amour peut venir. Mais bon, ayant déjà eu affaire à l'autisme de la presse néerlandaise réactionnaire, je ne suis pas franchement surpris.

C'est d'autant plus ironique que j'ai parlé aujourd'hui avec un Néerlandais d'origine turque, surdiplômé, parlant ABN et complètement assimilé, qui m'a raconté qu'il songe sérieusement à émigrer en Turquie ou en Amérique du Nord: "Quoique je fasse, on me rappelle plusieurs fois par jour que je ne suis pas un Hollandais, ça commence à me peser." En quoi n'est-il pas un Hollandais? Il parle la langue, est über-assimilé, a un bon travail... "J'ai les yeux et les cheveux noirs. Si j'étais blond aux yeux bleus, personne ne me poserait de questions." Mais pourquoi l'Amérique du Nord, alors? "Aux États-Unis tout le monde part du principe que tu es Américain, quelle que soit ta tronche. À toi éventuellement de dire que tu es Européen ou Turc, mais personne ne va t'emmerder avec ça. Au Canada, tu es Canadien avant tout, éventuellement d'une origine ou d'une autre. Tu prouves ta valeur par ton travail ou ta richesse, pas tes gênes."
Je mentirais si je disais que cela ne me pèse pas d'être continuellement rappelé à ma nationalité ou mes origines. Et Lewis encore plus: il est né ici, il parle ABN, il a même les yeux clairs. Cet ami allochtone: "on voit bien que Lewis n'est pas hollandais, il n'a pas la tronche. Même dans 3 générations, on reprochera à ses enfants de ne pas avoir un nez en trompette." Est-ce si terrible en France? Il va falloir que je me renseigne un peu.
Enfin... Un peu déprimant, tout ça, non?

*Lectures:
- Un blog intéressant sur la schizophrénie: http://schizophrenie.unblog.fr

jeudi 25 octobre 2007

Informer en beauté



Amsterdam a une image officielle contrôlée au millimètre par des designers payés à grands frais. Ainsi, les fonctionnaires qui éditent des documents sont obligés de respecter une charte graphique très contraignante mais qui est en même temps très bien conçue et qui fait l'admiration de nos voisins.
Apparement, cela ne s'applique pas à mon arrondissement, où la campagne pour un Oud Zuid propre ("trop beau pour être sale") s'est entichée d'un sac poubelle sympa mais vraiment trop ringard. Je ne suis pas un expert du graphisme mais je peux vous assurer que Pierre Marly ou Geneviève Gauckler vomiraient s'ils voyaient notre mascotte. Dans un des endroits où la densité de graphistes et de designers est probablement une des plus élevées d'Occident, avoir une telle campagne est une faute non seulement esthétique, mais aussi politique majeure.

L'Afrique du Sud dans Têtu



Le dernier Têtu est sorti, et on retrouve un partie de l'enquête que Lestrade et moi avons mené en Afrique du Sud sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. On y trouve aussi les 1001 secrets de la culture gay (parfois très drôle) auquel j'ai participé. Un numéro donc forcément formidable. Dans le prochain Têtu Voyage, plus de choses encore sur l'Afrique du Sud. Le design a changé (en mieux). Critique de Lewis: trop de crevettes imberbes, on veut des vrais mecs avec des poils. Je suis d'accord.

mardi 23 octobre 2007

Tirez dans le tas! Ouais!

Lundi j'ai été invité par Radio Noord Holland à réagir aux "émeutes" (quelques voitures on brûlé) qui ont secoué Slotervaart, dont le bourgmestre est Ahmed Marcouch. Le programme s'appelle De peiling, c'est à dire "le sondage", et l'idée est que les gens appellent pour donner leur opinion ou votent par internet, quitte à envoyer des emails pour expliquer leur opinion en détail.
Sur la petite dizaine de coups de fils ou messages révélés à l'antenne, on a eu 100% de réactionnaires revanchards racistes. Incroyable. Un vieux voulait qu'on tire dans le tas. Un autre voulait rétablir la peine de mort (pour incendie de bagnole, ce n'est pas garanti que ce soit la peine retenue, mon petit). Un autre pensait qu'il fallait virer ces "policiers câlins" (knuffelpolitie) et les remplacer par l'armée. La plupart s'accordaient dans leurs propos xénophobes et violemment anti-marocains, comme quoi Wilders ne prêche pas dans le désert.
J'ai un peu essayé de remettre les choses un peu à leur place en rappelant que ces jeunes sont nés et ont grandi ici, et sont donc autant (sinon plus encore) le produit des Pays-Bas que du Maroc. Que n'ai-je pas dit! J'ai eu droits aux refrains les plus belliqueux sur "nous les Néerlandais" et "dehors les étrangers". Il y a peut-être des policiers câlins aux Pays-Bas, mais faites gaffe, vos voisins aimeraient qu'on tire dans le tas. Gezellig, comme on dit ici: convivial!
Ceci dit, il y a des méthodes qui ont été passées sous silence. Et le lynchage, hein? (Voir photo) La pendaison par les pieds aux douves du château, c'est pas mal, même si le bûcher sur la place publique doit être sympa avec les cris des supliciés. Je ne parle pas du démembrement par des poneys (les chevaux, ça va trop vite) ou du vieux plan du bourreau qui s'obstine à rater le coup et se fait l'épaule, le dos et un morceau de tête avant d'arriver à racourcir les vilains. Franchement, ces auditeurs n'ont aucune imagination. Quelle déception.

Dans le NRC: "Un examen sévère pour les jeunes producteurs de dance"



Voilà que mes aventures à l'ADE ont été relatée dans le NRC·Handelsblad. La bouteille de champ' n'a pas encore été ouverte. Elle attend qu'un événement plus concret ait lieu. Traduction sauvage...
Le lien: http://www.nrc.nl/kunst/article792914.ece/

Amsterdam, 22 okt. L'Amsterdam Dance Event a organisé samedi une sorte de "Star Academy" pour les producteurs de Dance. Seulement deux ont survécu un jury extrêmement critique.

"Laurent Chambon est dans la salle?" Le DJ techno Dave Clarke soulève une démo. Il était samedi dernier le président de la session "Demolition" à l'Amsterdam Dance Event. C'est une sorte de "Star Academy" pour les producteurs de Dance sans préselection. Qui veut tenter sa chance doit jetter son CD de démo dans un grand bac et avec un peu de chance il sera pris par Dave Clarke.
Des dizaines de jeunes producteurs, qui ont passé des heures à bidouiller leur musique dans leur grenier et rèvent de clubs pleins de monde, ont tenté leur chance à Felix Meritis. La plupart sont très vite refroidis. Car le jury, sous la direction de Clarke, est inhabituellement critique. Kevin Saunderson, un des pères de la techno de Detroit et une légende dans les cercles Dance, ne laisse rien passer. Même Dylan Hermelijn, à la tête du label amstellodamois 100% Pure et connu sous le nom d'artiste de 2000 And One, ne se gêne pas pour dire ce qu'il pense.

La plupart des morceaux manquent d'originalité, sont de mauvais copies d'œeuvres existant déjà. La nouvelle génération de producteurs souffre d'un manque d'idées et de créativité. Saunderson: "Ils ajoutent une ligne de basse et pensent que c'est funky."
Un autre point critique et que trop de musique est commerciale, et pas assez recherchée. Un des moments les plus pénibles a été un morceau de trance, qui comment avec des murmures de guitare s'ensablant rapidement dans un son commercial enflé de synthétiseurs.
Clarke: "Ça sonne comme Ibiza in search of sunrise."
Saunderson: "C'est tellement mauvais. Je préfère ne rien ajouter."
Hermelijn: "Au début je pensais: chouette cette guitare. Mais ensuite c'est devenu affreux. Je me retrouve avec une personne qui y a mis toute sa passion."
Clarke: "Je ne pense pas que ce soit le cas."

Seulement deux pistes ont été jugées positivement. Le premier est une production futée du producteur de Drum & Bass Bad Jack. "Un des genres les plus difficiles à produire" dit Hermelijn, qui lui-même avait été ravi à la fin des années 90 par ses basses qui grondent et ses rythmes rapides.
La deuxième piste a été introduite par la question "Laurent Chambon est dans la salle?" Un jeune absolument normal - cheveux courts, lunettes, chemise à carreaux - se lève, mal à l'aise. "Tu peux nous en dire plus sur cette chanson?" demande Clarke. "Ça s'appelle Motion" répond le français. "First comes ze boomboom and zen comes ze music." Clarke avec un sourire: "Ok, we’re looking for ze boomboom."

Après une grosse minute d'un morceau techno funky avec des influences de Detroit, le langage corporel des autres membres du jury a déjà révélé leur impression à Clarke: "C'est la première fois que je vous vois tous les deux à hocher la tête." Saunderson: "Cette piste a du swing, du groove, un son de basse bien chaud et les percussion sont délicieusement boueuses. Je vois du potentiel, tu as une copie?"
L'auteur brille de fierté. Il raconte qu'il fait de la musique depuis dix ans et que Saunderson est un de ses héros. Il voyage souvent à Detroit, parce que la ville l'inspire. Que Chambon finisse par gagner ne surprend personne.
Sauf lui: "J'ai failli me chopper un infarctus." Il remporte un bouteille de champagne mais semble plus intéressé d'échanger sa carte avec la légende de la techno. Le gagnant voit son morceau joué sur le programme radio White Noise de Dave Clarke, le samedi sur 3FM.

Le plus important est que sa musique a été portée à l'attention des trois célèbres membres du jury. La scène de Dance reste un phénomène relativement accessible et il se pourrait fort bien que Saunderson, après avoir écouté d'autres morceaux de Chambon, décide de sortir quelques disques du jeune producteur. Peut-être le Français aura-t-il échangé son grenier contre un club plein à craquer l'année prochaine.

Een streng examen voor jonge danceproducers



Door onze redacteur Toon Beemsterboer
Amsterdam, 22 okt.
Het Amsterdam Dance Event organiseerde zaterdag een soort ‘Idols’ voor Danceproducers. Slechts twee van hen kwamen langs een zeer kritisch panel.


Is Laurent Chambon aanwezig? Techno-dj Dave Clarke houdt een demo omhoog. Hij was afgelopen zaterdag voorzitter van het Demolitionpanel op het Amsterdam Dance Event. Het is een soort ‘Idols’ voor jonge danceproducers zonder voorselectie of afvalrace. Wie mee wil doen moet een cd’tje met eigen muziek in een grote grabbelton gooien en met een beetje geluk pikt Dave Clarke hem er uit.

Tientallen jonge producers, die urenlang op een zolderkamertje hebben geknutseld aan hun muziek en dromen van volle clubs, beproeven hun geluk in Felix Meritis. De meesten komen van een koude kermis thuis. Want het panel onder leiding van Clarke is ongemeen kritisch. Kevin Saunderson, een van de grondleggers van de techno uit Detroit en een legende in dancekringen, laat niets heel van de meeste demo’s. Ook oudgediende Dylan Hermelijn, baas van het Amsterdamse label 100 % Pure en bekend als de artiest 2000 And One, neemt geen blad voor de mond.

De meeste nummers zijn te weinig origineel, slappe aftreksels van het oorspronkelijke werk. De huidige generatie producers wordt een gebrek aan ideeën en creativiteit verweten. Saunderson: „Ze gooien er een baslijn in en denken dat het funky is.”

Een ander kritiekpunt is dat veel muziek te commercieel, te weinig vooruitstrevend is. Eén van de pijnlijkste momenten betreft een trancenummer, dat begint met klaterend gitaargetokkel en al snel verzandt in een commercieel geluid met aanzwellende synthesizers.
Clarke: „Klinkt als Ibiza in search of sunrise.”
Saunderson: „Het is zo slecht. Ik wil er niets meer over zeggen.”
Hermelijn: „In het begin dacht ik nog: leuk die gitaar. Maar daarna werd het vreselijk. Ik heb te doen met de persoon die zijn hart en ziel hierin heeft gelegd.”
Clarke: „Ik denk niet dat die persoon dat heeft gedaan.”
Slechts twee nummers worden echt positief beoordeeld. Het eerste is een knap geproduceerde drum ’n’ basstrack van Bad Jack. „Een van de moeilijkste genres om te maken”, zegt Hermelijn, die zelf in de jaren negentig werd gegrepen door de grommende bassen en de snelle breakbeats.

Het tweede nummer wordt ingeluid met de vraag: „Is Laurent Chambon aanwezig?” Een doodgewone jongen – kort haar, bril, ruitjesoverhemd – staat onwennig op. „Kun je wat over je track vertellen?”, vraagt Clarke. „It’s called Motion”, antwoordt de Fransman. „First comes ze boomboom and zen comes ze music.” Clarke met een grijns: „Ok, we’re looking for ze boomboom.”
Als na een dikke minuut het funky technonummer met Detroit-invloeden zachter wordt gezet, heeft voor Clarke de lichaamstaal van de andere panelleden hun mening al verraden: „Het is de eerste keer dat ik jullie beide met je hoofd zie knikken.” Saunderson: „Deze track heeft swing, groove, een warm basgeluid en de drums klinken lekker modderig. Ik zie potentieel, heb je een kopie?”

De maker gloeit van trots. Hij vertelt dat hij al tien jaar muziek maakt en dat Saunderson één van zijn grote voorbeelden is. Hij reist vaak naar Detroit, want de stad inspireert hem. Dat Chambon later tot winnaar wordt uitgeroepen is geen verrassing.
Maar voor hem wel: „Mijn hart viel bijna in duizend stukjes.” Hij krijgt een fles champagne maar is meer geïnteresseerd in het uitwisselen van kaartjes met de technolegende. De prijs is het draaien van zijn track in het radioprogramma White Noise van Dave Clarke, elke zaterdagavond op 3FM.

Het belangrijkste is dat zijn muziek onder de aandacht van de drie beroemde panelleden is gekomen. Want de dancescene blijft een relatief laagdrempelig fenomeen en het zou zomaar kunnen dat Saunderson na het horen van meer nummers van Chambon besluit om een aantal platen van de jonge producer uit te brengen. Wellicht dat de Fransman volgend jaar zijn eenzame zolderkamer heeft ingeruild voor een bomvolle club.

© NRC·NL 22 oktober 2007 http://www.nrc.nl/kunst/article792914.ece/

samedi 20 octobre 2007

"Motion" choisie par Dave Clarke et Kevin Saunderson



J'ai passé la journée à l'ADE à écouter ce qui s'y disait, en gardant une certaine distance. Chuck D de Public Ennemy est très drôle. Beaucoup de DJs se la pètent. Et puis juste avant le grand concours de démo qui clot d'événement, j'ai mis mon CD au cas où dans la grosse boite à démos, pour le "Demolition XII" où les gens se font tuer en direct. On m'a dit que certains pleurent tellement c'est terrible de se faire humilier devant tous les professionels. Kevin Saunderso (Inner City) et Dave Clarke ont commencé à tirer les CDs au hasard. De la techno de merde. Ils disent ce qu'ils en pensent (du mal). Aucun grouve, aucune mélodie. Tout à coup: "Laurent Chambon, il est ici?"
Merde, c'est moi, ça. Je vais me faire tuer. J'ai un peu de grouve et de mélodie, mais est-ce assez? Je lève le doigt timidement. "Tu as dix chansons, on met laquelle?" "Euh, la première, mais on peut zapper le boumboum du début" "Ah, t'es français, toi, hein? ze boumboum".
Il lance "Motion", le remix des Domoticians (Aaron-Carl et moi-même). Dave Clarke sourit. Kevin Saunderson hoche la tête en rythme. Clarke zappe un peu: "la meilleure jusque là, c'est Laurent Le Boumboum". Suivent ensuite d'autres merdes de techno qui se font descendre, et une chanson de drum & bass pas trop mal.
Finalement, on réécoute ma chanson et le truc de drum & bass. Clarke et Saunderson décident que "Motion" est la meilleure chanson. J'ai gagné une bouteille de champagne. Plein de gens me félicitent, je donne une interview express pour la télé. Je serre plein de mains. Saunderson veut faire un remix. On me donne des cartes, des démos. Et puis je me retrouve avec ma bouteille de champagne dans la rue, la tête qui tourne. Ils ont adoré notre chanson, et puis? Que va-t-il se passer? Je suis content, mais en même temps terriblement angoissé. On peut toujours l'écouter sur www.cherryjuicerecordings.com, l'acheter sur iTunes et sur Beatport. Va juste falloir faire monter la sauce maintenant.

White male power @ ADE



Depuis hier, je suis l'Amsterdam Dance Event (ADE) pour le magazine Trax (Patrick Thévenin, DJ/chanteuse à Cherry Juice, en est le nouveau rédac' chef). J'ai accès à un million de soirées (grâce au bracelet magique, voir photo) et à tous les débats. C'est assez effrayant. Il y a des artistes, mais ça pue surtout le business et dans les lounges ça discute sérieusement en euros et en dollars. Ce qui me fascine, c'est que les musiciens se sentent obligés de rappeler souvent qu'il est question d'amour de la musique. "Ouais, c'est ça..." répondent en chœur les éditeurs et les distributeurs, occupés à parler millions. On ne parle que jackpot, faire de la thune facile avec un tube, et récupérer les millions perdus dans le bordel des droits d'auteurs. J'ai adoré entendre Président Bongo (respect!), de Gus Gus, rappeler que son stress c'était payer son loyer, mais qu'avoir un concert fantastique lui faisait tout oublier. En face, le mec qui a produit Afrika Bambaataa ne parlait que dollars et opportunités. Je viens de lire qu'il a des chaînes de restaurants et des bars à Londres. Clairement, tout le monde parlait anglais mais ce n'était pas la même langue pour tout le monde.
"Il faut vendre aux filles" ai-je entendu. "Les jeunes, c'est le nouveau marché!" Ouais, sauf que j'ai surtout vu des mecs blancs de plus de 35 ans. Hétéros pour la plupart. Alors que leur marché, c'est les jeunes, les filles, les blaques, et les gays. Autant dire que sauver le marché du disque, c'est vraiment pas gagné du tout.

J'ai parlé à Darude, un Finlandais qui a fait un tube par accident, et qui depuis essaye de le refaire (sans succès). Entretemps il est invité dans tous les clubs pourris des États-Unis pour vendre la techno européenne. Il en vit, il a de la thune. Il est gentil. J'avais presque pitié.
Demain je vais suivre une discussion avec Kevin Saunderson, d'Inner City. Un de mes derniers dieux de la musique. Vais-je aussi avoir envie de le baffer? On verra bien. Je suis sensé me taper un tas de soirées superbranchées ce soir, mais j'ai eu ma dose de DJs arrogant pour la journée, je vais me coucher.

vendredi 19 octobre 2007

Edna Bylgarska Roza

Laurent+%26+Lewis

A télécharger gratuitement et légalement... Notre remix du tube bulgare de Pacha Hristova. Très populaire dans certains clubs underground.

jeudi 18 octobre 2007

Sur Nova ce soir

Cet après-midi, un équipe télé est venue à la maison pour m'interviewer sur les émeutes françaises et ce qui se passe en ce moment dans les banlieues amstellodamoises. A voir sur Nederland 2 dans Nova, à 22h15.
http://www.novatv.nl/

* Ajout à 22:38
Ouh, la honte. Je suis passé mais... sous-titré. Pourtant, j'ai parlé en néerlandais. Mais si le petit Rebeu avec un terrible accent marocain n'a pas besoin de sous-titre, apparemment le Français, oui. Assez humiliant. Mais bon, on impose le même processus de sous-titrage ethnocentriste aux Limbourgeois, aux Frisons et aux Flamands, alors... La preuve par l'image (tiré de la diffusion internet)

Les jeunes suivent l'actualité et internet et ne sont pas crétins:


Le fossé croissant entre riches et pauvres crée des tensions:


Les politiciens populistes mettent de l'huile sur le feu:

mercredi 17 octobre 2007

Ça bosse au café suédois

Ah, écrire est dur. Il faut arriver à se concentrer. J'ai donc pris Martin d'une main et mon ordinateur de l'autre et suis allé bosser au café suédois d'à côté. Délicieux. On a parlé avec le tenancier (Ingemar) et sa copine (Belge sans nom connu pour l'instant). Il a des idées dont j'ai pu me servir: Rita Verdonk comme diva homo, girl who kicks ass. Tout ça à lire bientôt en intégralité dans ce satané bouquin, of course...

Prison pour tabassage par deux soldats canadiens, mais pas de preuve d'homophobie

Deux militaires canadiens de 22 ans ont été condamnés lundi à une peine de prison pour avoir tabassé un homme gay de 28 ans et son copain. Eric Wright devra passer cinq mois en prison, et Ryan Dowie 45 jours. Selon la cour, ils "ont ouvertement et en collaboration usé de violence contre la victime et son petit ami", notamment en lui marchant dans le visage, ce qui a eu pour effet de lui fracturer le crâne et de lui casser le nez. Ils ont bien sûr nié qu'il s'agisse de violence homophobe, car cela aurait alourdi leur peine. La cour les a suivis, surtout par manque d'éléments concrets permettant de certifier l'homophobie du geste. Les hommes ont cependant avoué avoir traité la victime de 28 ans de "gay" et de "tapette" parce qu'elle portait une plaque d'identité de type militaire alors qu'elle n'était pas un soldat.
Revenant d'Afghanistan, les deux soldats passaient leurs vacances à Amsterdam. En attendant le jugement, ils ont travaillé à la base de l'OTAN à Brunssum, près de Maastricht.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=11979

L'hiver arrive



L'hiver arrive, on peut le sentir. Mais aussi le voir. Aujourd'hui, il fait particulièrement sombre. On se cogne dans les meubles à 13h, et dehors on dirait qu'il est 19h. Il va être temps de ressortir la lampe magique de Philips, celle qui empêche de pleurer sans raisons tout seul sur le canapé. Mais non, je pleure pas, j'ai juste des p#tain de poussières dans l'œil, c'est tout.

Diva légitime



"Overpowered", le single, était parfait. Róisín (à prononcer [ɹoʊˈʃiːn], pas la peine de préciser le nom de famille, comme si vous en connaissiez d'autres, des Róisín?), on le sentait, était en train de devenir une vraie diva. "Overpowered", l'album, montre qu'elle s'en approche de plus en plus. Le nouveau simple, "Let Me Know", risque de devenir un classique intergalactique avec son intro au piano un peu cheapos et son grouve de la mort. Du piano, des violons, un beat qui tue, c'est simple et ça marche: je ne vois pas ce qui va l'empêcher de devenir un dancefloor anthem, surtout pas le remix de Seamus Hadj, parfaitissime. Le reste de l'album est plutôt sympa, même si rien n'est à la hauteur de "Let Me Know". Plus écoutable que l'album d'avant, mais pas encore totalement parfait. Je ne donne pas les cinq étoiles juste parce que j'espère que le prochain album sera celui de la décennie. Allez, Róisín, on croit en toi.

> Róisín Murphy "Overpowered" ****

lundi 15 octobre 2007

Droits fondamentaux remis en question par l'Islam radical

Si l'Islam non-violent progresse beaucoup aux Pays-Bas et en Europe, la variante radicale et violente n'a pas disparu et risque d'entraîner des tensions entre musulmans et non-musulmans. C'est ce qu'écrivent les Renseignement généraux néerlandais (AIVD) dans un rapport rendu public cette semaine.
Plus grave encore: l'influence de cet Islam radical violent risque d'empêcher l'exercice de certains droits fondamentaux. Premiers visés: les homos et les femmes, surtout de confession musulmane. Selon l'AIVD, la pression exercée sur les musulmans ne suivant pas le droit chemin déterminé par les musulmans radicaux se fait de plus en plus forte et empêche leur émancipation.
Ce rapport, très mesuré, arrive après plusieurs déclarations officielles de la police qui l'étaient beaucoup moins sur le cassage de pédés par des jeunes d'origine marocaine. Avec l'ancienne ministre xénophobe Rita Verdonk et l'élu islamophobe Geert Wilders qui sont au plus haut dans les sondages, il n'est pas sûr qu'une lecture rationnelle de ce rapport soit faite par tous aux Pays-Bas.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=11967

dimanche 14 octobre 2007

Double nationalité permise

La nouvelle vient de tomber: le gouvernement renonce à obliger les détenteurs de deux nationalités à choisir. Les ministres semblent s'être rendus compte qu'une telle mesure serait entrée en conflit avec de nombreux traités internationaux. Encore un échec pour Rita Verdonk et Geert Wilders, pour qui la double nationalité était une des causes majeures du manque d'intégration. Outre que le lien entre simple nationalité et intégration ne me paraît pas du tout évident, une telle loi aurait posé de nombreux problèmes.
En dehors des bidouilles juridiques improbables qu'il aurait fallu monter pour faire tenir cette mesure, elle montrait à quelle point non seulement leur vision de l'identité est étriquée, mais elle aurait posé de nombreux problèmes pour certains Néerlandais, qui auraient ainsi été privés d'héritage familial ou de certains droits de propriétés liés à certaines nationalités.
Bref, du grand n'importe quoi. Franchement, si l'intégration les stresse autant, qu'ils encouragent des mesures qui marchent vraiment, comme limiter la discrimination à l'emploi et au logement, les discriminations dans l'éducation (écoles noires et blanches, les mésorientation systématique des jeunes d'origine allochtone...), l'apartheid social et ethnique dans les grandes villes, la domination des élites blanches protestantes sur l'appareil municipal des grandes villes, et j'en passe.
Quand on compare la nullité des rhétoriques verdonkienne et wilderienne et leur popularité dans les sondages, on devient songeur. Plus encore, c'est le suiviste de Mark Rutte qui me surprend: le VVD était il n'y a pas longtemps encore le parti de la droite libérale, certes, mais aussi férue de pragmatisme et d'une pointe d'élitisme bien informé. Il semble être tombé bien bas.

* Rajout le 15 octobre / Dans la presse néerlandaise:
"Le fait que 1 047 165 personnes aient désormais un passeport marocain, turc, argentin, somalien ou autre en plus de leur passeport néerlandais pose-t-il un problème ?" s’interroge le Volkskrant (p.3) dans un article de fond. "Non, dit le ministre de la Justice Hirsch Ballin, qui ne veut absolument ’pas suggérer que la double nationalité pose un problème’. La participation à la vie sociale n’a rien à voir avec le nombre de passeports qu’on a dans sa poche."
"Le projet de loi sur la nationalité néerlandaise que Hirsch Ballin a envoyé à la Deuxième Chambre vendredi est par conséquent plein de ’l’approche respectueuse’ qu’il prône pour la double nationalité. Seuls ceux qui exagèrent - des terroristes condamnés ayant plusieurs passeports - pourront perdre la nationalité néerlandaise sous la nouvelle loi. Et les étrangers venus aux Pays-Bas quand ils étaient enfants et qui, une fois adultes, optent pour la nationalité néerlandaise seront priés explicitement de renoncer à leur vieille nationalité - à moins qu’ils ne puissent invoquer une longue liste de motifs d’exception."
"L’argument en faveur de cette exigence est purement juridique, affirme Hirsch Ballin. Elle ne s’appliquait pas encore à ce groupe, alors qu’elle était déjà valable pour d’autres groupes souhaitant la nationalisation. ’Nous généralisons la loi.’ Pour le reste, rien ne change. C’est à dire que quand on veut devenir néerlandais, on doit renoncer à son ancienne nationalité - ce qui a toujours été le cas. Suit une longue liste d’exceptions : quand le pays d’origine ne le permet pas - comme le Maroc et l’Argentine, quand on est marié à un ressortissant néerlandais - car on doit pouvoir rentrer après un éventuel divorce, quand on est reconnu réfugié - car on ne peut pas exiger des réfugiés qu’ils prennent contact avec les autorités du pays qu’ils viennent de fuir -, quand on est né et resté aux Pays-Bas, quand on se porterait un grave préjudice - comme les Turcs qui perdraient leurs droits d’héritage, quand on a des ’raisons particulières et objectives’."
"Le gouvernement sort ainsi le débat sur la double nationalité de l’atmosphère de loyauté et d’intégration pour ramener le problème idéologique à une question juridique pratique. La prédécesseur de Hirsch Ballin, Verdonk, était plus idéologique en tant ministre VVD. A ses yeux, la nationalité néerlandaise était quelque chose ’d’exclusif’. Elle voulait une loi sévère qui réduise le nombre de doubles nationalités."
"Mais la Deuxième Chambre voulait tant changer aux propositions de Verdonk que le nombre de doubles nationalités n’aurait guère diminué. Ensuite, Wilders a attiré à lui le débat, en mettant en doute l’intégrité des secrétaires d’Etat Albayrak (néerlandaise et turque) et Aboutaleb (néerlandais et marocain)."
"La disparition phase par phase des doubles nationalités n’est expressément pas l’objectif de la proposition de Hirsch Ballin. C’est une idée que nous reconnaissons chez lui. Lorsqu’il était ministre de la Justice sous le premier ministre Lubbers, il y quinze ans, il voulait justement autoriser explicitement les doubles nationalités comme étant bonnes pour l’intégration."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8968

Mister Dee in visite



Mathieu est venu nous voir avec sa nouvelle meuf. C'était le bigue leurve, obviously. On a mangé plein de chocolat et des pâtes faites par Lewis. Miam. j'ai connu Mathieu aux éclaireurs (scouts laïcs et mixtes) et on juste passé une dizaines d'étés ensemble à apprendre à se connaître, isolés dans la forêt sans eau ni électricité. C'est dans ce genre de moment qu'on réalise de quoi est fait chacun. Il a peut-être l'air méchant quand il joue au procureur intraitable à la télé, mais il lui arrive aussi d'être gentil, je vous assure.

* rajout le 18 octobre / Photo envoyée par Mathieu:

Les rafles en question un peu partout



En France, les politiciens n'aiment pas qu'on parle de "rafle" à propos des sans-papiers, car cela rappelle trop de mauvais souvenirs. Genre la déportation des juifs, des homosexuels et des rroms, pour ne citer qu'eux. Il se passe la même chose aux Pays-Bas (lien en néerlandais), où le terme "razzia" est remis en question par la police. Pourtant, dans certains cas, on envoie les sans-papiers vers une mort quasi-certaine, alors la différence entre 1943 et 2007 est parfois ténue. On pourrait se dire que si cela évoque des mauvais souvenirs, cela permettrait peut-être à certains de remettre en question la chasse aux sans-papiers. Mais non. Mais mieux vaut casser le thermomètre, apparement...
La politique de chasse aux sans-papiers est relativement identique dans les deux pays: les mêmes causes ont les mêmes effets, et le premier mort par peur de la police hollandaise vient de causer pas mal d'émoi de ce côté de la Meuse. Un Ghanéen de 34 ans est mort en tombant d'un balcon du 7ème étage d'une immeuble à Ravenstein, à Bijlmer, en essayant de fuir la police (lien en néerlandais).
Photo fournie par All Included, l'association de défense des sans-papiers.

samedi 13 octobre 2007

Téléchargement légal

Motion+%2F+Laurent+Et+Lewis

C'est bien sûr possible d'aller acheter "Motion" sur iTunes mais si vous avez besoin de ces mix fabuleux sur Traktor par exemple, voilà une manière de trouver des mp3 sans DRM. À envoyer à vos amis DJ aussi.

jeudi 11 octobre 2007

J'existe, c'est officiel!



Après m'être longtemps demandé à quelle sauce je serais mangé par l'IND (services d'immigration et de naturalisation), j'ai reçu une lettre jaune assez compliquée où il était finalement indiqué que je pouvais venir chercher mes nouveaux papiers. Après le drame des dernières lettres (lire les aventures de Lewis et les miennes) où on m'avait demandé de quitter le territoire batave en attendant qu'on examine mon cas, l'IND a fait comme si de rien n'était.
Arrivé à l'état civil des étrangers (derrière chez moi), on m'a dit d'aller au bureau n°3, où une femme m'a donné mon nouveau document en souriant, a regardé mon passeport, repris l'ancien document (périmé) et m'a souhaité une bonne journée quand j'ai eu signé le lettre jaune qu'elle a gardé. C'est tout. Pas une petite coupe de champagne ou un bisou?
Depuis, je suis résident permanent ("regulier onbepaalde tijd" peut-on lire en majuscule). Ça m'a tellement soulagé que, pour fêter ça, j'ai accroché le drapeau du Botswana qui m'est arrivé (enfin!) par la poste ce matin (voir photo ci-dessous). Je garde le drapeau néerlandais pour une occasion plus festive.
C'est le genre de journée où je devrais peut-être jouer au loto, non? Je vous raconterai l'histoire du drapeau en question un autre jour, je dois bosser un peu sur ce bouquin que j'ai 3 semaines pour finir. Oups...

mercredi 10 octobre 2007

Ces embarassantes terrasses



La discussion en commission sur les terrasses chauffées n'a pas eu lieu (l'échevin n'état pas là) mais je sens le VVD prêt à s'exciter juste pour montrer qu'ils sont du côté des entrepreneurs. Ça va être d'autant plus embarassant que de nombreuses terrasses sont chauffées dans l'arrondissement... mais qu'elles n'attirent personne. Je me promène ainsi de terrasses chauffées et vides en terrasses vides et chauffées. Le lien entre chauffage de terrasse et popularité de la ville me paraît vraiment ténu.
C'est vrai que cramer la planète et justifier la guerre en Irak pour le passage éventuel d'un touriste, c'est vraiment une bonne idée. Je sais, je suis bilingue français-sarcasme. Nobody's perfect, toch?

lundi 8 octobre 2007

Voulez-vous paté avec moi?



Vu au supermarché... Qui doute encore de l'impact de la francophonie après ça, hein?

jeudi 4 octobre 2007

Jami déraille complètement

Ça chauffe pour Ehsan Jami (photo), l'ex-musulman d'origine iranienne et la nouvelle mascotte des islamophobes et des racistes hollandais. Comme je l'ai écrit il y a peu, chacun doit pouvoir exercer sa liberté religieuse à sa façon, et cela inclue le droit de changer de religion, mais insulter les gens ou disqualifier les croyants n'est pas une preuve de liberté ou de laïcité, mais juste une faute politique majeure, surtout pour un élu (travailliste!). Est-il trop jeune, est-il naïf, est-il cynique, est-il mal conseillé, cherche-t-il à se faire un nom, est-il un sous-marin d'Hirsi Ali et ses amis? Je ne comprends pas très bien ce qui le pousse à dérailler à ce point... Ce qui me frappe, c'est que ce n'est pas le premier élu allochtone à péter un plomb aux Pays-Bas. Il serait intéressant de comprendre à quoi cela tient. Les allochtones sains d'esprit sont-ils ignorés? La pression est-elle trop forte? Ceci dit, je me demande aussi ce que Dick Pels (site officiel) a été faire dans ce nœud de vipère...

Dans la presse néerlandaise:
Le président du groupe PvdA au conseil municipal de Rotterdam, Peter van Heemst, est d’avis que son collègue de parti Ehsan Jami doit renoncer à son siège au conseil de Leidschendam-Voorburg. Van Heemst, qui a siégé à la Deuxième Chambre pendant des années, estime que Jami s’est disqualifié en tant qu’élu en comparant dans un article le prophète Mahomet à Hitler. Jami a rédigé cet article publié par le Volkskrant la semaine dernière avec le député PVV Geert Wilders. Dans le Volkskrant d’hier, le président intérimaire du PvdA, Ruud Koole, s’est également distancié de la comparaison faite par Jami et Wilders. Le prochain congrès du PvdA élira une nouvelle direction de parti. Jami a posé sa candidature à une fonction au sein de cette direction, mais la direction intérimaire actuelle ne la soutient pas. Des membres du comité de soutien aux ex-musulmans fondé par Jami commencent à s’en détacher à cause du ton du débat mené par l’apostat. Hier, le sociologue de gauche Dick Pels a annoncé son départ (AD Haagsche Courant p.3, Trouw p.7).
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8936

Diversité mon œil

Ce soir c'était l'assemblée des membres du parti travailliste australovicien. On devait surtout discuter de la motion "plumes rouges" (voir les autres messages sur le sujet) pour le congrès de samedi qui aura lieu juste à côté. Le discussion, quoiqu'intéressante, a été mobilisée par les trois mêmes personnes. Au bout de deux heures, je n'avais toujours pas pu en placer une. Discuter, c'est bien, encore faut-il pouvoir laisser la parole à un peu tout le monde. C'est dommage, les questions du référendum sur l'Europe ou de l'économie (hauts salaires, attractivité de la ville, cohérence sociale) méritaient mieux que les blablas plein de clichés déjà entendus au Café du Commerce ou Chez Lulu. Ceci dit, notre échevin Egbert de Vries a posé les problèmes de façon intéressante et j'ai tendance à être d'accord avec lui.
Auparavant, un membre a demandé ce qu'il en était de la diversité sexuelle, générationnelle et ethnique dans le parti. Qu'un parti dans un arrondissement aussi divers et dynamique soit surtout l'affaire d'hommes blancs de plus de 50 ans est en soi un peu problématique, et je suis content que quelqu'un aborde le sujet. Mais, comme d'habitude, le sujet a très vite été enterré, et j'imagine qu'on ne l'abordera pas avant l'année prochaine. Voilà plus d'un an que j'avais été parler sur le sujet et rien n'a été fait, et avec les mêmes personnes toujours en place il y a peu de chances que cela change. Dommage.
Ça bouillonne dans le parti, on sait que les gens veulent que les choses changent, mais dans l'ensemble c'est un processus très lent, très douloureux, et ça me fait rire d'entendre tout le monde parler du conservatisme des autres sans jamais se remettre en question. Bref, intéressant moment d'observation participante, mais en même temps d'agacement et de découragement.

Impact médiatique

À midi je suis allé déjeûner avec Patricia B., une copine française qui se débrouille déjà pas mal en néerlandais (bravo Patricia!) dans le café suédois du quartier. C'était vraiment très bon, on en a pour son argent et l'endroit est vraiment sympa. Il y a des jouets pour les enfants, des livres de cuisine, une échelle pour mesurer si on est vraiment grand avec une dessin de Moumine le Troll (le livre qui m'a donné la passion de lire), des pains suédois et danois, et du jus de canneberge.
Le plus drôle a été que le mec du café, un Suédois qui parle néerlandais parfaitement, m'a demandé "je peux vous poser une question personnelle?". J'ai répondu oui, bien sûr. "Vous aurais-je vu sur Buitenhof ?" Presque deux ans après, ce passage télé en duo avec Dyab Abou Jahjah de la Ligue Arabe Européenne, semble avoir laissé des traces. À l'époque, j'avais été éreinté par la presse de droite pour mon analyse des émeutes françaises, mais félicité dans la rue par des inconnus, surtout des jeunes d'origine allochtone. Il y a quelques semaines un mec d'origine marocaine de la gym m'a présenté à un copain à lui d'origine turque en parlant de ce passage télé. C'est dingue comment une grosse demi-heure à la télé peut marquer les gens. Pas étonnant que tant de gens veulent à tout prix passer sur le petit écran.
On a ensuite eu une discussion sur l'état du pays, les conséquences politiques de la vague Fortuyn, la place particulière des allochtones d'origine occidentale, le sexe avec les Néerlandais(es), et la Belgique (sa copine est Belge). Très intéressant. Mec sympa, café recommandé.
Regardez qui était présent sur le plateau télé derrière moi. Oui, Loulou en personne. J'étais maquillé comme une voiture volée, mais c'est aussi ça, la télé.

mardi 2 octobre 2007

Cameroun-Afrique du Sud-Hollande



L'autre jour, j'ai été boire un coup avec Joël Gustave Nana, que j'avais interviewé à Johannesbourg. Il est camerounais, super "aware" comme dirait Jean-Claude, et passait par là pour une conférence. On a papoté, avec un pote à lui, Camerounais aussi, qui vit à Eindhoven. On a beaucoup parlé politique et genres. À découvrir dans mon livre...

lundi 1 octobre 2007

Chauffer des terrasses

En préparant la commission Verkeer & Ondernemen (littéralement "Circulation & entreprendre"), j'ai vu avec surprise que nos échevins ont écrit au maire à propos des terrasses chauffées. Le maire, Job Cohen, rêve de faire d'Amsterdam un Paris nordique, mais nos collègues du Centre comme nous, au Vieux Sud, nous sommes très moyennement enthousiastes, non seulement parce que ce n'est pas le seul moyen de rendre Amsterdam attractif aux visiteurs étrangers, mais aussi parce que, dans le cadre de nos tentatives pour réduire nos émissions de dioxyde de carbone, ce n'est franchement pas une bonne idée.
En lisant cette lettre des échevins, j'ai eu le plaisir de retrouver une idée que j'avais trouvée à Oslo: mettre des couvertures (ils parlent de couvertures "I amsterdam") à la disposition des consommateurs au lieu de gaspiller du gaz à réchauffer l'air extérieur.
Je me demande toujours quel est l'impact de nos discussions. Et bien pas toujours nul, donc. Nous faire croire que l'économie ne peut exister que par le gâchis environnemental et la consommation d'énergie sans limite aucune, c'est une idée simpliste qui ne rime à rien. J'espère que le VVD du Vieux Sud, en général plutôt progressiste et raisonnable, saura le comprendre. Résultat mercredi soir.